Congo-Brazzaville : Les magouilles pour la gestion du terminal pétrolier de Djeno continuent.

01.02.2021

CONGO BRAZZAVILLE : Les magouilles pour la gestion du terminal pétrolier de Djeno continuent.

La saga continue entre deux clans qui veulent leur part du gâteau au détriment du peuple congolais.

Le contrat sur la gestion du terminal pétrolier de Djeno par Total E&P Congo et ENI Congo SA depuis 50 ans était arrivé à expiration en novembre 2020. Faute d’avoir anticipé la formation des cadres et techniciens congolais pour assurer la relève, ledit contrat fut prorogé jusqu’à décembre 2020, puis hasard du calendrier, maintenant jusqu’à mars 2021. Les couteaux sont aiguisés pour bien dépecer l’éléphant congolais.

La société italienne ENI Congo SA depuis les déboires judiciaires de son Président Directeur Général (PDG) Claudio Deslcazi condamné en Italie pour corruption des dignitaires nigérians à 8 ans de prison (il a fait appel de cette décision) veut se désengager en réduisant entre autre sa participation dans la gestion du terminal pétrolier de Djeno et en cédant 2 blocs pétroliers supplémentaires à l’État congolais qui seront surement attribués à Perenco allié servant de couverture d’AOCG (Africa Oil and Gas Corporation ) compagnie pétrolière d’une personne politiquement exposée monsieur Denis Auguste Marie Gokana, Conseiller spécial pour les affaires pétrolières à la présidence de la république du Congo-Brazzaville. C’est le conflit d’intérêt dans toute sa splendeur !

Total E&P Congo toujours en course pour la gestion du terminal pétrolier de Djeno ne veut pas dans la nouvelle équipe de gestion du terminal pétrolier de Djeno s’associer à AOGC, pour des raisons d’éthique et le mélange des genres. La SNPC (La Société Nationale des Pétroles du Congo) n’ayant pas les capacités techniques requises pour l’exploitation est en proie à passer un accord avec la société Perenco qui va dans le nouveau deal représenter AOGC. Le tour de passe-passe est bien joué et le business peut continuer alors que les Congolais ont des difficultés à boucler les fins de mois et tirent le diable par la queue. Les intérêts de monsieur Sassou Nguesso et de son clan sont ainsi préservés au détriment du peuple congolais.

Le contrat une fois conclu, Perenco sera dorénavant un acteur majeur dans la gestion du terminal pétrolier de Djeno. « Perenco opère en République du Congo depuis 2001, date à laquelle une société commune de Perenco et de la SNPC (Société Nationale des Pétroles du Congo), a été créée pour exploiter le champ Emeraude. Le Groupe opère également désormais le champ de Likouala (en partenariat avec ENI Congo). » Perenco en dehors de ses intérêts, servira aussi de couverture des intérêts pétroliers d’AOGC.

L’affrontement des deux clans empêche la signature dudit contrat de la nouvelle configuration des opérateurs pour la gestion du terminal pétrolier de Djeno. Le clan du ministre des Hydrocarbures Jean-Marc Thystère-Tchicaya qui a mis sa démission sur le bureau de monsieur Sassou Nguesso n’est pas satisfait de la nouvelle organisation car n’y trouvant pas son compte. Le clan de Denis Auguste Marie Gokana (AOGC) et Perenco pousse à la signature. Mais monsieur Sassou Nguesso hésite à trancher entre les deux clans à la veuille de l’élection présidentielle conscient des enjeux géopolitiques de la région du Kouilou.

Jean-Marc Thystère-Tchicaya, ressortissant du Kouilou, héritier du micro parti Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (RDPS) de son défunt père Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, menace de ne pas mobiliser ses partisans pour l’élection présidentielle de mars 2021 en faveur de monsieur Sassou Nguesso, bien qu’ayant déjà fait allégeance au PCT (Parti Congolais du Travail) et annoncé le soutien de son micro parti d’implantation locale à monsieur Sassou Nguesso. Ce dernier a toujours en mémoire sa cuisante défaite à Pointe-Noire lors de la présidentielle de mars 2016. Il a la dent dure et veut prendre sa revanche en étant élu comme un Empereur à Pointe-Noire d’où la nécessité de maintenir pour le moment à sa place monsieur Jean-Marc Thystère-Tchicaya qui n’a aucun poids politique réelle sinon que d’être le fils de son père. Mais rien n’est encore gagné car l’histoire d’amour entre monsieur Sassou Nguesso et la ville de Pointe-Noire s’est délitée à la mort de Jean-Pierre Thystère-Tchicaya. Pointe-Noire est une ville hostile à monsieur Sassou Nguesso qui n’y dort même plus pendant ses campagnes électorales tant l’homme est très méfiant. Nous sommes dans l’expectative.

Une fois l’élection présidentielle gagnée par monsieur Sassou Nguesso avec environ 68% des votants, le score déjà décidé par les officines du PCT (Parti Congolais du travail), l’avenir de Jean-Marc Thystère-Tchicaya s’assombrira pour avoir osé défier Denis Auguste Marie Gokana (AOGC) et Perenco, machines à cash pour l’Empereur et sa tribu.

Après l’élection présidentielle de mars 2021 qui ne sera qu’une formalité pour monsieur Sassou Nguesso, monsieur Jean-Marc Thystère-Tchicaya sera exfiltré du ministère des Hydrocarbures pour un autre ministère comme lot de consolation, magouilles entre petits copains et coquins. Ainsi un autre natif du Kouilou, en la personne de Roland Bouiti-Viaudo, ancien maire de Pointe-Noire et actuellement député et 2ème vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, sera surement nommé Ministre des Hydrocarbures avec des soutiens de poids comme de Denis Auguste Marie Gokana et Claudio Descalzi. Alors la vache à lait sera bien gardée avec la transhumance actuelle d’anciens cadres d’ENI Congo SA vers Perenco.

Jean-Marc Thystère-Tchicaya sera marginalisé par le pouvoir pour son refus actuel d’adhérer au plan machiavélique de dépeçage de la gestion du terminal pétrolier de Djeno. Ce dernier est considéré par le pouvoir en place comme une marionnette censée faire vivre la mémoire de son père un ancien compagnon de lutte de monsieur Sassou Nguesso. Son apport ou son implication dans la vie politique congolaise étant nul.

À vouloir s’entêter, la gestion de 2 milliards de francs CFA de provenance inconnue pour l’aménagement de sa maison sera remis sur la table avec la participation des Juges congolais à la botte de monsieur Sassou Nguesso. L’on ne s’oppose pas à l’Empereur au risque de devoir payer au prix fort la transgression. Le pétrole congolais, domaine réservé, est un bien personnel de monsieur Sassou Nguesso qui en use et en abuse à sa guise. Cet Or noir lui sert à corrompre les leaders locaux de l’opposition, à s’assurer un train de vie à la hauteur et à la mesure de son titre d’Empereur et corrompre certains occidentaux chargés de faire sa promotion en France, à Washington et ailleurs dans le monde. Dommage pour lui car un loup prédateur restera un loup et un Empereur dictateur restera un dictateur.

Le bonheur ne vaut que lorsqu’il est partagé. Mais pour l’Empereur, les Congolaises et les Congolais lui doivent l’affront de son renvoi de la Présidence de la république lors de l’élection présidentielle de 1992 en République du Congo, élection démocratique qui s'était tenue en août 1992 en deux tours. Comme l’éléphant qui est son emblème, il a une mémoire d’éléphant, la rancune tenace et n’oublie rien.

Le feuilleton continu. Brazzaville et Pointe-Noire sont des villes poubelles nonobstant les milliards de francs CFA sortis du trésor public, planqués dans des comptes bancaires à l’étranger et dans les paradis fiscaux.

Le nouveau montage pour la gestion du terminal pétrolier de Djeno ne changera rien pour le peuple congolais déboussolé et sans espoir d’un lendemain meilleur. Les pénuries d’essence continueront comme d’habitude avec la file des usagers s’allongeant jusqu’à Oyo.

Monsieur Sassou Nguesso incapable de gérer le pétrole congolais et qui n’a ni bilan à nous présenter pour ces 5 dernières années ni projets pour les 5 prochaines années va rempiler encore une énième fois pour l’élection présidentielle de mars 2021. C’est fort de café !

Comment conjurer cette malédiction qui s’abat sur notre pays ? La solution viendra peut-être de monsieur Hugues Ngouélondélé, Ministre des Sports, qui avait désenvouté le stade de football de Kintélé.

Le Congo-Brazzaville, troisième pays le plus corrompu en Afrique centrale selon Transparency international 2020, continue de faire de la misère au peuple. Congolaises et Congolais nous devons prendre notre destin en main malgré l’armada des soudards à sa solde qui nous intimide depuis la nuit des temps. La malgouvernance au Congo-Brazzaville est caractérisée par le gaspillage et pillage des ressources du pays par les dignitaires, le refus d’alternance démocratique qui maintient le pays dans une dictature, une administration pléthorique et inefficace, une instabilité économique, une insécurité endémique favorisée par un chômage massif des jeunes et le lot des universitaires diplômés sans emploi.

Nos sages propositions sont sur la table, notre offre est toujours valable à savoir la libération des prisonniers politiques et un dialogue national inclusif pour discuter des sujets qui fâchent et faire des propositions pour le bien-être de nos concitoyens.

Nos valeurs communes d’unité, travail, progrès ne doivent pas rester des vains mots.

« La méchanceté et la bêtise humaine est une arme redoutable que les faibles d’esprit utilisent pour se sentir supérieurs. » dixit Lume.

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Congo