Par LA VOIX DU PEUPLE
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CENTRAFRIQUE : DÉCOUVERTE D'UN CHARNIER A BANGUI
Bangui, le 26 décembre 2013.
Ce sont trente corps qui ont été découverts, selon le procureur de Bangui qui s'est rendu sur les lieux mercredi après avoir été alerté par des riverains, des Banguissois eux-mêmes intrigués par l’odeur persistante.
Des cadavres - en décomposition depuis trois à cinq jours - étaient donc jetés à l'air libre sur environ 200 mètres de part et d'autre de la route qui monte sur la colline des Panthères, sur les hauteurs de Bangui. Un secteur sensible de la capitale où se trouvent des installations radiophoniques. La zone est surveillée par l'armée, interdite au public et aux véhicules civils, et située non loin du camp de Roux, où sont installés la garde présidentielle et le chef de l'Etat.
Ni femmes ni enfants ne figuraient parmi les victimes, mais uniquement des hommes adultes. Selon les premiers éléments de l'enquête, ces hommes auraient été torturés avant d'être assassinés. La plupart des corps portent des plaies, des blessures faites à l'armes blanche, ou étaient mutilés. D’autres corps étaient ligotés quand ils ont été retrouvés.
Ont-ils été tués par balle ou à l'arme blanche ? L'état des corps ne permettait pas de le dire de prime abord, mais aucune douille n'a été trouvée sur place.
Le procureur indique aussi que si des coups de feu avaient été tirés, cela aurait alerté les autorités ou les officiels étrangers qui habitent non loin de là. Selon lui, ces hommes, morts depuis trois à cinq jours, ont été tués ailleurs et jetés sur place.
L'enquête a été confiée aux gendarmes, et le procureur lance un appel à témoin.
« Il y a une violence qui n’a aucun objectif, de nature politique ou autre, analyse le général Babacar Gaye, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique. C’est une violence absolument aveugle. Des personnes ont été tuées aux abords d’endroits où ils avaient trouvé refuge. Des soldats de la paix ont été attaqués dans leur déplacement. Des personnes tout à fait innocentes ont été tuées sur la base de leur appartenance religieuse. »
A l’évidence, poursuit-il, il faut qu’au plan militaire on assure une meilleure protection des populations vulnérables, que l’on essaie de concentrer plus d’effort dans les quartiers du 4ème arrondissement, qui sont ceux qui sont actuellement le théâtre de la violence. Mais il faut aussi que tous les responsables élèvent leur voix pour arrêter cette violence. »
Identifier les responsables
« Cette découverte ne peut que nous perturber, regrette pour sa part Maître Bruno Hyacinthe Gbiegba, membre de l'Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT). Nous exigeons l’ouverture d’une enquête, la détermination des auteurs de ces crimes et leur traduction devant la justice. L’une des causes de ces multiples crises que nous vivons, c’est l’impunité accordée aux criminels. »
« Généralement, quand on nous dit qu’on ouvre une enquête, c’est une manière d'endormir les personnes. On n’a jamais eu les résultats de celles-ci », regrette-t-elle.
Bangui, Chantal TANOH pour la Voix du Peuple
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