Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Publicité

CONGO BRAZZAVILLE : LA DÉRIVE MORALE Yomard Michel DOUNIAMA DU RFD s'interroge

  

 

 Souce : Journal Mwinda

 

CONGO BRAZZAVILLE QU'AS TU FAIT DE LA MORALE ? : LA DÉPRAVATION DES MOEURS, LA DÉRIVE MORALE.

Yomard – Michel DOUNIAMA DU RFD S'INTERROGE.

 

 




 



  La morale ne relève ni d'une décision ni d'une création. Chacun ne la trouve en lui qu'autant qu'il l'a reçue de sa famille. Toute morale vient du passé, elle s'enracine dans l'histoire pour une société et dans l'enfance pour l'individu. La société a donc, au regard de chaque enfant puis de chaque adulte, le devoir de lui transmettre les règles morales qu'elle a adoptées dans le cadre de ses valeurs fondamentales. Ce sont ces règles qui définissent le permis et le défendu, le vénérable et le méprisable, le possible, l'impossible et l'obligatoire.

On se souviendra de Dieu lorsqu'il recommanda à Moïse de faire coudre aux fils d’Aaron, « des caleçons de lin, pour couvrir leur nudité; ils iront depuis les reins, jusqu’aux cuisses. Aaron et ses fils les porteront, quand ils entreront dans la tente d'assignation, ou quand ils s'approcheront de l'autel, pour faire le service dans le sanctuaire; ainsi ils ne se rendront pas coupables, et ne mourront point... C'est une loi perpétuelle pour Aaron et pour ses descendants après lui (Exode, 28.)

De ce point de vue,  les récentes scènes d'exhibition en réunion des parties tératologiques (selon les critères esthétiques) organisées le 07 Août 2011 par les jeunes filles majeures et mineures sur la grande place de Pointe Noire, la deuxième ville du Congo constituent bien des faits de déchéance morale grave pour les familles et l'État dont le devoir est d'incarner la cohésion nationale par le respect des fondements moraux et culturels.

Ces exhibitions ne constituent pas des faits nouveaux ici et le Congo n'est pas à ses premières expériences de ce genre. Rappelons-nous, en tout cas pour ceux qui se souviennent. Vers la fin des années 80 et au milieu des années 90, des jeunes gens dénudés s'introduisaient dans des veillées et pendant les rituels d'enterrement, créant ainsi un état de psychose dans certains quartiers de Brazzaville sans que personne ne s'en offusque. Il s'est agi aussi des plaques commémoratives et des couronnes funéraires qui étaient régulièrement volés pour être recyclées autour de ces années. Les familles des disparus se seraient données un mal de chien en tout cas pour les couronnes, en les brûlant un tout petit peu les reliefs comme cela, elles seront à l'abri des profanateurs.

L'homme ne peut s'accomplir comme homme que dans une cité où les us et coutumes sont établis et respectés. Ce qui se passe dans nos villes ne devrait laisser indifférent les gestionnaires de cités (au sens de la Grèce antique). Doit-on s'indigner. Oui nous devrions l'être, certainement que nous pouvons à l'unisson faire une comparaison implicite avec ce que l'on a vécu et qui, sans plus ample réflexion paraît donc normal.

Aujourd'hui plus que jamais, les valeurs du devoir et du respect, indispensables à la cohésion de la société sont d'autant plus dévaluées qu'aucune institution (sauf usage de la force) n'est plus assez influente pour les faire respecter. L'égoïsme croissant et l'individualisme ont manifestement entraîné la perte du respect de l'autre. Chacun met en avant ses droits et considère que leur satisfaction est primordiale, chacun s'affirme, considère que son point de vue a de la valeur et doit être prise en compte, même si son « inculture » rend cette opinion infondée. Les guerres, les arrestations arbitraires, les battus à mort pour sorcellerie trouvent ici leur signification. Les jeunes hommes mais aussi des jeunes femmes pour des raisons diverses, se livrent à une débauche inquiétante, portent des tenues vestimentaires provocatrices, se prostituent dans les rues et par le biais des sites de rencontres, regardent à longueur de journées des films pornographiques sur des petits écrans dans des maisons aux allures de maisons closes. Le banditisme rampant comme très récemment, le rapt d'un enfant de moins de 6 ans à Pointe noire). Les effets de cette déliquescente ne sont pas nouveaux mais, le phénomène pris une telle ampleur ces dernières années qu'il devient chaque jour un peu plus un problème de société.

Aussi, il n'est pas étonnant de voir ça et là dans les quartiers de nos villes s'installer à grande vitesse des temples d'églises d'un genre nouveau dite églises de réveil dont la mission fondamentale véhiculer la parole de dieu à un peuple égaré et miséreux. Parallèlement, celles dont on avait attribué des agréments au préalable n'ont jamais me semble-t-il fait l'objet d'une évaluation sur leurs actions et l'impact positif ou négatif de leur mystère dans le corps social congolais. Tout va bien, la paix est sauvegardée, le pays est remis aux mains de dieu. Ces temples se répandent, les prêches se font là où les pasteurs venus de toutes les nations du monde le souhaitent. Ils s'invitent sans discernement partout même dans les édifices de l'État laïc. Lorsque nos compatriotes se plaignent de la nuisance sonore produite par ces temples, on leur répond qu'il y en a autant de nuisance produite par des bars à ciel ouvert. Quand ils disent ensuite que les pasteurs les spolieraient et perturberaient leur vie de famille, on leur répondrait qu'il s'agit là bien des problèmes privés. Finalement qu'est ce qui fait l'âme congolaise? Sommes-nous effectivement un pays fait de bric et de broc ?

L'érosion de l'autorité d'État et du respect d'autrui a cru des inégalités, à tel point qu'elle a plongé la grande majorité de la population dans la pauvreté et la misère: Le luxe et la fortune insolente de certains sont de moins en moins acceptés par la population et sont considérés comme injustes, voire immorales.

L'éducation de base qui naguère était l'apanage de la famille est aujourd'hui réduit à une position incongrue. Les jeunes (notion extensive) ont perdu les repères et s'en sont remis aux archétypes que lui inculque, une minorité de privilégiés toujours pas exempts de reproches et que le hasard du destin a propulsés dans les cimes du pouvoir.

Pour réduire les conflits qui surgissent entre les pulsions et les contraintes de l'environnement l'homme est appelé à suivre des processus d'identification et de projection afin de correspondre à une certaine norme: celle de la société, nôtre société. La difficulté actuelle réside du côté de l'État qui a du mal à se donner une norme pour que le vivre ensemble devienne possible. Les incantations venant ponctuellement des cimes n'ont pas de prise dans le corps social par manque d'inventivité et de modèle.

Au RFD, nous disons que les environnements sociaux, historiques, économiques et donc politiques actuels sont radicalement différents de ceux que nous avons connus à la création de la république et à l'avènement de la révolution de 1963. Il faut promouvoir une politique d'action sociale et médico-sociale efficace qui s'inscrit dans le cadre d'un programme interministériel reposant sur deux principes l'Égalité et la Dignité afin de promouvoir la cohésion sociale, l'exercice de la citoyenneté, prévenir les exclusions et en corriger les effets.

Par Yomard-Michel DOUNIAMA
Secrétariat national du
Rassemblement des Forces pour la Démocratie (RFD)

      

 

 

Pour une République Juste & Démocratique, Vous trompez le Peuple Nous dénonçons

    

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article