«MADURO Denis Sassou-Nguesso devrait appliquer au Congo les solutions qu’il préconise en Libye »
Andréa Ngombet, du collectif #Sassoufit, répond à Jean-Yves Ollivier, auteur d’une tribune en faveur d’un plan de paix piloté par l’Union africaine.
Jean-Yves Ollivier, président de la Fondation Brazzaville, homme dont les affaires ont souvent concerné des pays en marge du droit des nations, comme l’Afrique du Sud de l’apartheid, a signé sur Le Monde Afrique un plaidoyer ubuesque pour la résolution de la crise libyenne. Lorsqu’on appartient à la société civile congolaise et qu’on résiste à la dictature de Denis Sassou-Nguesso, on se doit de répondre à M. Ollivier, témoin et acteur privilégié de toutes les dérives du Congo-Brazzaville.
Dans sa tribune, l’homme d’affaires présente le plan de paix de l’Union africaine (UA) comme la meilleure solution pour la Libye. Ce plan est piloté par un nébuleux « comité » de dix chefs d’Etat présidé par M. Sassou-Nguesso. Or ce dernier dirige un pays plongé dans une crise démocratique et sécuritaire, avec notamment la tragédie du Pool : plus de 100 000 déplacés, des villages brûlés, des populations massacrées, plus de 150 prisonniers politiques et d’opinion, dont le journaliste Ghys Fortuné Dombé Bemba.
« Règne de l’arbitraire »
Le bon sens ne prévaudrait-il que pour le pays de feu Mouammar Kadhafi, dont M. Sassou-Nguesso a été un grand complice ? Pourtant, les remèdes prescrits pour la Libye conviendraient bien au Congo, qui serait très heureux d’en tester tous les effets. Et M. Ollivier, dans son plaidoyer, aurait tout aussi bien pu remplacer « Libye » par « Congo-Brazzaville » et « Libyens » par « Congolais ».
Ainsi, l’auteur de ce texte prétend que « les Libyens n’en peuvent plus du règne de l’arbitraire et des pénuries ». Mais les solutions qu’il préconise pour le règlement de la crise libyenne auraient été accueillies avec beaucoup plus d’attention et de sérieux si elles avaient pu êtreappliquées au terrain congolais, qui en a, lui aussi, le plus grand besoin. Il sied de rappelerque sous le règne sans partage de Kadhafi, le peuple libyen n’a connu que confiscation des libertés politiques et terrorisme d’Etat, à l’instar du Congo de M. Sassou-Nguesso.