CONGO-BRAZZAVILLE : L'AMBASSADEUR D'ITALIE SORT DE SON SILENCE
Le député-maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondélé, s’est entretenu le 28 octobre 2016, avec l’ambassadeur de l’Italie au Congo, M. Andréa Mazella, sur les questions qui défraient la chronique, notamment celles liées à la paix. A cette occasion, M. Ngouélondélé a regretté tout ce qui se passe dans le Pool et condamné les actes de violence et de barbarie perpétrés dans ce département.
A l’issue de leur entretien, M. Andréa Mazella s’est confié à la presse, en relevant ce qui suit :La violence n’est pas un outil de réussite politique ! Il s’est dit également convaincu que «la crise du Pool pourra être résolu par le dialogue. Car, il permettra d’isoler ceux qui font la pression sur les institutions par la violence. Autant, ils comprendront que la violence est un chemin risqué, qui pourra rouvrir certaines blessures, non encore cicatrisé».
«La construction de la nouvelle République qui requiert l’apport de la majorité que de l’opposition, fera triompher la démocratie au Congo»,selon M. Andrea Mazella, qui estime que «Le Congo Brazzaville traverse un moment crucial. Car, il est en train de construire les nouvelles institutions de la nouvelle République. Mais il y a une menace à éviter pour que ce moment de construction ne soit pas ralenti ou même arrêté par ceux qui n’ont aucun intérêt à voir la démocratie triompher».
Et d’ajouter : «La construction de la nouvelle République fera triompher la démocratie au Congo. Mais il y a des personnes qui ne veulent pas voir la démocratie triompher dans ce pays et qui cherchent à allumer le feu. Je dirai que c’est un jeu risqué. C’est un jeu dans lequel on ne sait jamais où le feu va s’arrêter, s’il va prendre la maison du voisin pour qu’une autre maison brûle aussi».
L’ambassadeur d’Italie au Congo a, en outre, souligné que «La violence risque d’appeler une autre violence. L’Etat va se défendre. A la fin, il y aura trop de souffrance pour la population. Il faut que la politique reprenne sa place. Que ceux qui utilisent la guerre et la violence comme instrument de lutte politique, l’abandonnent, viennent discuter et acceptent de dialoguer, en tant qu’être humain qui respecte la population ».
Pour lui, «Le vivre ensemble voulu par le député-maire, Hugues Ngouélondélé n’est pas la seule initiative. Mais c’est la plus évidente. Parce qu’il y a un vide politique et un vide du dialogue. Il y a la nécessité de confronter certaines exigences.Le Pool a des problèmes politiques très concrets que la politique peut résoudre. Le problème du Pool est un problème national qui doit intéresser aussi bien la majorité que l’opposition. C’est naturel que, la majorité et l’opposition, en particulier, et en général, les hommes politiques, dans le cadre des institutions qui se mettent en place, s’agissant de la plateforme vivre ensemble, se confrontent à ce sujet».
«Je ne suis pas convaincu que la force soit la bonne solution. Avec le dialogue, on pourrait, peut-être, décrisper la situation. On pourrait isoler ceux qui font la pression sur les institutions par la violence, leur faire comprendre que ce n’est pas le bon chemin. Car, c’est un chemin risqué qui pourra rouvrir certaines blessures», a martelé M. Andrea Mazella.
«Pourquoi ne pas accepter de recourir à l’initiative du vivre ensemble. Venir au moins voir qui prendra ses responsabilité de dire non : je renonce, à priori. Il faut prendre des contacts et chercher à aider le pays à passer ce triste moment, à œuvrer ensemble pour la construction des nouvelles institutions qui nécessitent la contribution de la majorité et de l’opposition», a-t-il conclu.
Ghys Fortune BEMBA DOMBE