SENEGAL : APRES LE VERDICT DU CONSEIL CONSTITUIONNEL L' OPPOSITION OPTE POUR UNE "RÉSISTENCE ACTIVE"
Le conseil constituionnel sénégalais a publié dans la nuit du dimanche à lundi la liste définitive des candidats au premeir tour de l'élection présidentielle du 26 Février 2012 après examen des recours concernant une première liste communiquée le 27 Janvier 2012.
Cette liste a été arrêtée selon l'ordre de dépôts de candidatures.
La Voix du Peuple y a ajouté des éléments biographiques des candidats ainsi que leurs partis ou coalitions de partis
LES CANDIDATS DONT LES DOSSIERS ONT ETE RETENUS ET CONFIRMES
1- Moustapha Niace . Né le 4 Novembre 1939 è Keur Madiabel ( centre ).
Administrateur civil. Candidat de la coalition " Benno Siggil Senegal"
2 - Macky Sall. Né le 11 Décembre 1961 à Fatick ( centre - ouest ).
Ingénieur. Candidat de la coalition " Macky 2012"
3 - Idrissa Seck. Né le 9 Août 1959 à Thiès ( ouest ) . Auditeur consultant.
Candidat de la coalition " Idy4Président"
4 - Abdoulaye Wade. Né le 29 Mai 1926 à Saint - Louis ( Nord - ouest ).
Avocat, président sortant. Candidat du Parti démocratique sénégalais ( PDS, au pouvoir ) et de la coalition des " Forces alliées 2012 ( FAL 2012 )".
5 - Mor Dieng. Né le 6 Septembre 1958 à Mbacké ( centre - ouest ). Expert comptable.
Candidat du Parti de l'espoir / Yaakar.
6 - Cheick Tidiane Gadio. Né le 16 Septembre 1956 à Saint - Louis ( nord - ouest ).
Professeur en communication. Candidat du Mouvement politique citoyen Luy Jot Jotnat, soutenu par la coalition " Gadio Président ".
7 - Cheick Mamadou Abiboulaye Dièye. Plus connu sous le nom de Cheick Bambba Dièye. Né le 12 Novembre 1965 à Saint - Louis ( nord - ouest ). Ingénieur des travaux publics. Candidat du parti Front pour le socialisme et le démocratie /Benno Jubel ( FSD / BJ )
8 - Doudou Ndoye. Né le 4 Août 1944 à Dakar. Avocat. Candidat du parti Union pour la république (UPR )
9 - Djibril Ngom. Né le 31 Mars 1952. Docteur en économie. Candidat du parti Taxawu Askan wi ( TAW )
10 - Ibrahima Fall. Né le 2 Janvier 1944 à Tivaouane ( ouest ) . Professeur . Candidat de la coalition " Taxaw tem ak Ibrahima Fall".
11 - Ousmane Tanor Dieng. Né le 2 Janvier 1947 à Nguéniène ( ouest ). Diplomate. Candidat de la coalition " Benno ak Tanor ".
12 - Mme Diouma Diakaté. Née le 3 Décembre 1947 à Rufisque ( banlieue de Dakar ). Styliste. Candidate du parti initiative démocratique Jubël ( IDJ ).
13 - Oumar Hassimou Dia. Né le 24 Février 1964 à Sokone ( centre ). Souvent appelé Oumar Khassimou Dia. Ingénieur. Candidat du parti humaniste.
14 - Mme Amsatou Sow Sidibé. Né le 14 Octobre 1953 à Dakar. Juriste et professeur agrégée de droit. Candidate du parti pour la démocratie et la citoyenneté ( PDC ).
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LES CANDIDATS DONT LES DOSSIERS ONT ETE
REJETES
1 - Abdourahmane Sarr. Né le 26 Mars 1968 à Paris ( France ). Economiste. Se présentait en tant que candidat indépendant.
2 - Kéba Keinde. Né le 14 Janvier 1967 à Dakar. Entrepreneur. Se présentait en tant que candidat indépendant.
3 - Youssou Ndour . Né le 1er Octobre 1959 à Dakar. Chanteur.
La décision du Conseil constitutionnel de confirmer la candidature contestée du président Abdoulaye Wade, 85 ans, à la présidentielle de février 2012, risque de faire basculer dans la tourmente le Sénégal, jusque là considéré comme un modèle de démocratie en Afrique.
Elu en 2000, réélu en 2007, Wade se présente pour la troisième fois après plusieurs modifications de la Constitution.
Sa volonté de rester au pouvoir coûte que coûte alimente les tensions dans son pays où des violences politiques avaient déjà fait en décembre au moins un mort et plusieurs blessés.
La validation de sa candidature, mais aussi l'invalidation de celle du chanteur Youssou Ndour, ont provoqué le 27
janvier 2012 une vague de violences à Dakar et en province, violences au cours desquelles un policier a été tué, des manifestants blessés, des bâtiments incendiés.
Après la confirmation de cette candidature par les cinq "sages" - tous nommés par Abdoulaye Wade - du "Conseil
insurrectionnel" comme l'a qualifié un journal local, les partis d'opposition et organisations de la société civile rassemblés au sein du Mouvement du 23 juin (M23) ont décidé d'entrer en
"résistance active".
Une "résistance active" mais "pacifique", qui doit prendre la forme de marches, sit-in et
manifestations pour forcer Wade à retirer sa candidature:
la première est prévue mardi 31 Janvier 2012 à Dakar.
"Il y a déjà eu des violences, certes limitées, et on ne peut pas exclure des débordements", affirme Gilles Yabi,
responsable d'International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique de l'Ouest. Manifestations et rassemblements sont "difficiles à contrôler, même si les leaders appellent à ce qu'ils soient
pacifiques", surtout "dans le contexte actuel", ajoute-t-il.
"Je ne pense pas que l'on va connaître une situation à l'ivoirienne mais on n'a jamais vécu une situation pareille et
cela peut mener à de graves dérapages", note un analyste politique sénégalais qui préfère garder l'anonymat.
"Problème d'éthique"
La "résistance active" et "pacifique" suffira-t-elle à faire plier Abdoulaye Wade, rompu aux joutes
politiques après 26 ans d'opposition et 12 ans de pouvoir?
Tout dépendra "de la capacité réelle de mobilisation de la rue", répond Gilles Yabi. "S'il y a 20.000, 50.000,
100.000 personnes, c'est possible", sinon "il est difficile d'imaginer que ça puisse changer la position de Wade".
Abdoulaye Wade avait mis fin en 2000 à 40 ans de régime socialiste incarnés par le poète-président Léopold Sédar
Senghor (1960-1980) et son successeur désigné, puis élu, Abdou Diouf.
Il y a 12 ans, la présidentielle de "l'alternance" au Sénégal, un des premiers pays à avoir instauré le multipartisme
en Afrique, avait été saluée dans le monde comme exemplaire sur un continent plutôt habitué aux élections frauduleuses et aux successions dynastiques.
Aujourd'hui, le monde s'inquiète de l'attitude du président Abdoulaye Wade, de sa volonté de s'accrocher au pouvoir,
au risque de provoquer des violences inédites dans son pays.
A l'image de William Fitzgerald, haut responsable américain chargé de l'Afrique, qui
soulignait récemment que pour Wade, "c'était le bon moment de partir à la retraite, pour protéger et soutenir une bonne transition dans la démocratie au Sénégal, dans le calme et la
sécurité".
Sous couvert d'anonymat, un analyste ouest-africain rappelle qu'"en 2007, Wade avait déclaré qu'il ne serait plus
candidat après sa réélection. "Il y a évidemment un reniement personnel" et "il y a là un problème d'éthique, non seulement pour le Sénégal, mais aussi pour la région".
Car en Afrique de l'Ouest, le Sénégal, entouré de pays à l'histoire marquée par la violence et les coups d'Etat et où
l'instabilté demeure - Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie - reste un modèle.
Jusqu'à quand?
Dakar , Chantal TANOH pour la Voix du Peuple
Pour une République Juste & Démocratique, Vous trompez le Peuple Nous dénonçons