LU POUR
VOUS : LA TÊTE DE
MATHIAS DZON A TOUT PRIX
Après leur mise en résidence surveillée non notifiée, cela fait exactement un mois, jour après jour que les leaders de l’Opposition Congolaise ont été convoqués et écoutés à la gendarmerie centrale de Brazzaville. Par la voix de son ministre de l’information, porte parole du gouvernement et par un arrêté du préfet de Brazzaville du 25 septembre 2009, le pouvoir avait fait état à l’opinion nationale et internationale, d’une enquête en cours devant conduire à l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des leaders de l’opposition Congolaise.
Mais dans les officines politiques congolaises y compris dans les milieux proches du pouvoir congolais, la restriction des libertés des responsables de l’opposition congolaise ou plutôt leur mise en résidence surveillée implicite après la marche de 15 juillet 2009, relevait d’une stratégie de décapitation de l’opposition réelle au pouvoir de Sassou Nguesso. La convocation d’un plus grand nombre de responsables de l’opposition à la gendarmerie n’a été qu’un détour. Derrière cette opération, ce sont quelques personnalités politiques que visent Sassou Nguesso et son clan.
La substance de la plainte de Mr MANGALA Sabin Lucrèce (victime du tir à balle réelle lors de cette marche du 15 juillet 2009) contre : NDENGUE Jean François, Général, Directeur Général de la Police Nationale ; OBOURABASSI, Directeur de cabinet de monsieur NDENGUE Jean François ; NGAMPIKA Glébert, Colonel, Directeur Régional de la police judiciaire ; OBARA, colonel, Directeur de la Direction de la Surveillance du Territoire ; est la preuve que Sassou Nguesso et son clan n’ont qu’une seule obsession, celle d’arrêter et d’incarcérer les responsables du front des partis de l’opposition congolaise comme en témoigne les pressions subit par Mr MANGALA Sabin Lucrèce pour témoigner contre Mathias Dzon et Ange Edouard Poungui.
Tous les observateurs nationaux et internationaux savaient que le dossier sur l’information judiciaire à l’encontre des leaders de l’opposition Congolaise sur la marche du 15 juillet 2009, annoncé par le pouvoir, est vide et qu’une arrestation relative à ce dossier serait ni moins ni plus qu’une machination politique. Même les magistrats ou plutôt ce qui reste de ce corps pourri à la solde de Sassou Nguesso savaient également que le dossier sur la marche du 15 juillet est vide et devrait déboucher, en application stricte du droit, sur un non lieu. Même le pauvre magistrat Itoua Priva qui a assigné Mathias Dzon à comparaître devant le juge d’instruction, savait également que le dossier est vide.
Les magistrats congolais savaient qu’après le procès sur les disparus du Beach, l’information judiciaire à l’encontre des leaders de l’opposition Congolaise sur la marche du 15 juillet 2009, allait à nouveau révéler au grand jour, toute l’impuissance de la justice congolaise devant la volonté de Sassou Nguesso. C’est sans doute la raison pour laquelle aucun procureur n’a jamais ouvert officiellement ladite information judiciaire.
Mais devant la volonté de Sassou Nguesso d’écraser Mathias Dzon, ses sbires de l’acabit de Mokoki Gilbert, Jean François Dengue, Blaise Adoua, Jean Dominique Okemba et autres, ce sont planchés pendant 48 heures environ pour trouver un autre chef d’accusation contre Mathias Dzon pour l’arrêter et l’incarcérer afin d’assouvir le désir de Sassou Nguesso d’éliminer physiquement Mathias Dzon.
C’est dans cette optique, qu’après avoir convoqué Mathias Dzon le 21 octobre 2009, à comparaître le vendredi 23 octobre 2009, que sur injonction directe de Sassou et ses hommes, le juge informe les services de Mathias Dzon non seulement du report de l’assignation à comparaître devant le juge mais également du changement du chef d’accusation.
Dorénavant, Mathias Dzon ne comparaît plus pour la marche du 15 juillet 2009, mais plutôt pour détention illégale d’armes de guerre. Il ne fait plus de doute, toutes les subterfuges du pouvoir sur la marche du 15 juillet 2009 et les persécutions que subissent les responsables de l’opposition ainsi que leurs proches, visent simplement l’arrestation de Mathias Dzon.
Au delà d’une simple arrestation, c’est une étape de la stratégie d’élimination physique de Mathias Dzon que Sassou et ses affidés déploient. Puisque Mathias Dzon ne participe pas depuis 2002 à leurs fêtes mondaines à coup de pétro-CFA, qu’il ne se laisse pas entraîner comme eux dans la boue des « accroux ». Seule son incarcération leur permettrait d’assouvir leur macabre projet. La démarche est toute simple : arrêter et incarcérer Mathias Dzon en prenant la précaution d’induire les murs de sa cellule de substances toxiques qui lui causeront, un arrêt cardiaque ou un foudroyant cancer. Bref, il s’agit d’arrêter et incarcérer Mathias Dzon dans le but de l’éliminer.
Mais le cinéma du pouvoir, n’est pas prêt de prendre fin. Après l’avoir reproché d’avoir bravé Sassou Nguesso et s’être porté candidat ; pris la tête avec d’autres de la marche du 15 juillet 2009 ; voici aujourd’hui, la possession illégale d’armes de guerre comme motif que l’on voudrait s’en servir pour arrêter et éliminer Mathias Dzon. Au pays de Sassou Nguesso, tous les moyens, mêmes illégaux et fallacieux sont bon pour mettre l’adversaire au tapis.
Depuis quand et pourquoi Sassou Nguesso fait-il de l’arrestation de Mathias Dzon une priorité, son programme électoral « chemin d’avenir » se résume t-il aujourd’hui à l’arrestation de Mathias Dzon ?
Non dites-moi que je rêve, détention illégale d’armes de guerre ! Mais franchement de qui se moquent-ils ?
Qui ne sait donc pas que Sassou Nguesso est la seule personne qui dispose d’une milice privée de plus de 5000 Hommes, stationnée à Tsambitso, une bourgade proche d’Oyo et d’un arsenal militaire important ?
Qui ne sait donc pas que de toute l’histoire de notre pays, Sassou Nguesso est celui qui a armé le Peuple pour une reconquête du pouvoir perdu aux urnes.
Qui ne sait plus que c’est aux domiciles de Dengue, Adoua Théophile, Jean Marie Tassoua que Sassou avait stocké et procédé à la distribution des PMAK noirs de fabrication sud-africaine, le 5 juin 1997r pour combattre l’armée congolaise et les partisans de Pascal Lissouba ?
Après avoir distribué les armes aux congolais, Sassou a donc le culot de reprocher à un congolais le port d’une arme de guerre, mais depuis quand le ramassage des armes a eu lieu à Talangai ou à Oyo ?
Comment Sassou peut parler de détention illégale d’arme de guerre alors que c’est lui qui à la veille de la présidentielle de juillet 2009, a distribué à ses partisans, des armes dans les quartiers de Brazzaville ?
Si l’on condamne aujourd’hui Mathias Dzon pour possession illégale d’armes de guerre, combien de congolais devront suivre Mathias Dzon pour le même motif ? De quoi serait alors condamner Sassou Nguesso qui a drogué et armé des enfants de moins de 16 ans pour en faire ses soldats ? Et qu’attendent les magistrats congolais pour l’ouverture d’une information judiciaire sur cette question
La justice congolaise est aujourd’hui prête à ouvrir les dossiers de détention illégale d’arme de guerre, de remonter en amont sur ceux qui ont distribué et en aval sur ceux qui en détiennent aujourd’hui qui en réalité sont aussi les victimes ? Et les chasseurs dans nos villages, qui se servent aujourd’hui des armes de guerres comme des fusils de chasse qu’allons nous en faire ?
Pour revenir sur Mathias Dzon, y a-t-il eu une perquisition à son domicile, à t-il été aperçu en possession d’une arme, ou c’est simplement de son bureau que Mr Itoua à t-il trouvé un tel motif absurde ? Non, que Sassou Nguesso et ses affidés soient clairs, l’opinion nationale connait le mal qu’ils éprouvent pour avoir perdu beaucoup d’argent dans l’achat d’armes de guerre, qu’ils n’ont pas eu l’occasion de s’en servir. L’opinion sait également qu’ils vivent très mal le rejet du pouvoir par le Peuple comme en témoigne l’abstention record de plus de 90% lors de la présidentielle de 2009. Le Peuple congolais à déjà compris la stratégie incendiaire de Sassou Nguesso qui crée lui-même des incidents pour se présenter en pompier et se donner l’image de l’homme de la paix.
Mais le problème aujourd’hui ce n’est pas Mathias Dzon mais le peuple congolais qui dit simplement stop à la destruction du pays. Le peuple n’est pas dupe, si Sassou Nguesso pense qu’il faut exterminer les 90% de la population congolaise qui continue de dire non à son pouvoir clanique et lui empêche de rêver d’une succession familiale, qu’il le fasse en toute responsabilité. Il ne sert à rien de multiplier les subterfuges pour tenter d’arrêter Mathias Dzon et espérer un soulèvement populaire afin de se servir de sa milice et son arsenal de guerre et donner la mort à des milliers de congolais et les pousser à se résigner à une succession familiale du pouvoir. Le Peuple congolais sait également que ce n’est pas contre Mathias Dzon que Sassou Nguesso s’est constitué une armée privée mais contre le Peuple souverain. Il se lèvera pour dire non aux provocations de Sassou Nguesso et son clan, cela aura l’effet d’un tsunami de grande amplitude qui ravagera tous sur son passage et une quelconque arrestation ou mouvement de protestation pourrait être un séisme qui en déclenchera ce Tsunami. Qui vivra verra.
Le Peuple congolais demande à la communauté internationale de sortir enfin de son silence sur la situation au Congo Brazzaville et de sa complaisance vis-à-vis du pouvoir de Sassou Nguesso. Les commissions d’enquêtes ou les réunions de négociations post crise, ce n’est pas ce qu’attend le peuple congolais qui en a ras le bol de la politique de Sassou Nguesso qui met le pays à sac, crée des situations explosives et rejette la faute sur ses adversaires. La maturité du Peuple qui n’a pas voulu l’affrontement en juillet 2009 après la mascarade électorale de Sassou Nguesso a ses limites et elles sont peut être atteintes.
Marcel Mobengo