CONGO BRAZZAVILLE : GROGNE DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PETROLIER ** SERGEÏ ONDAYE DENONCE LE PILLAGE
Assemblée Générale
Le arcel TSOUROUCE
DÉCLARATION DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PETROLIER
Les Travailleurs de recrutement local des Entreprises du Secteur Pétrolier, réunis en Assemblée Générale le mardi 10 mai
2011 de 12h à 14 h à la Bourse du travail de Pointe-Noire, après avoir suivi avec le maximum d’attention le compte rendu des activités menées par l’Inter Fédérations FESYMEPS, FETRAMIP et
FTPP,
- Considérant le relevé des conclusions de la réunion entre le Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale avec
la délégation fédérale des travailleurs du secteur pétrolier en date du 07 août 2006, réunion a laquelle avaient pris part les responsables des centrales syndicales CSTC et CSC ;
- Considérant le relevé des conclusions de la réunion entre le Ministre d’Etat, Coordonateur du Pôle Socioculturel, Ministre du
Travail et de la Sécurité Sociale avec la délégation fédérale des travailleurs du secteur pétrolier en date du 25 octobre 2010;
- Considérant la fiche synthèse des travaux de la commission mixte paritaire chargée de réviser la grille des salaires en date
du 10 mars 2011 et les Procès verbaux des rencontres de ladite commission du 20 avril et du 04 mai 2011;
- Considérant les multiples démarches et rencontres avec les confédérations syndicales (CSTC, CSC et COSYLAC) suivies d’une
Motion de Protestation de l’Inter Fédérations formulée le 24 Mai 2010.
- Vu l’arrêté n° 2144/MTSS-CAB du 17 février 2011 mettant en place la commission mixte paritaire chargée de réviser la
convention collective des entreprises de recherche et de production d’hydrocarbures,
- Vu l’article 25 de la Constitution du 20 janvier 2002.
Exigent,
Des Employeurs:
1. L’application du taux d’inflation du coût de la vie à 3,6% reconnu par les institutions financières et monétaires de la BEAC
et par le Gouvernement de la République avec comme date de prise d’effet le 1er janvier 2010 ;
2. Le paiement sans conditions des jetons de présence à tous les membres de la commission mixte paritaire, pour le compte des
années 2010, 2011 et pour les années à venir en tenant compte des us et coutumes.
Demandent,
Au Gouvernement de la République:
1. L’abrogation du décret n° 99-284 du 31 décembre 1999, fixant les plafonds des rémunérations soumises à cotisation du régime
de sécurité sociale géré par la caisse nationale de sécurité sociale.
2. Le retrait pur et simple de Messieurs:
Jean Robert IPPET-LETEMBET DGA de CONGOREP représentant les intérêts de la SNPC et porte parole de la partie patronale aux
négociations en commission mixte paritaire chargée de réviser la Convention collectives des entreprises de production pétrolière, dont les propos et les attitudes manquent de respect aux
autorités de la République et aux Partenaires sociaux;
OKANDZE-NGAKEGNI Directeur Départemental du Travail du Kouilou et de Pointe-Noire, Président de la Commission mixte paritaire
pour incompétence et partialité dans la conduite des débats.
Les deux (2) messieurs ont été dénoncés pour leurs mauvais comportements par une correspondance de l’Inter Fédérations adressée
au Ministre d’Etat, Coordonateur du Pôle Socioculturel, Ministre du Travail et de la Sécurité Social en date du 19 Mai 2010 ;
3. De mettre fin aux activités de la Sous-traitance de deuxième et de troisième degré ; ces société ne respectant pas les lois
et règlements en vigueur (code du travail, conventions collectives, immatriculation et cotisations à la CNSS, paiement des impôts, etc.) ;
4. L’usage de la main d’œuvre expatriée avec obligation de formation des nationaux uniquement dans le seul cas où la compétence
locale serait inexistante, et le strict respect de cette disposition par l’ONEMO (taux de travailleurs étrangers trop élevés, frôlant parfois les 50%).
Demandent aux Autorités de la République de s’impliquer pleinement dans la résolution globale, complète et définitive de chacun
des points posés depuis l’année 2006 jusqu à ce jour.
Accordent aux Directions des entreprises du secteur pétrolier un délai de soixante douze (72) heures pour la résolution globale,
complète et définitive de chacun des points posés.
Dépassé ce délai, un avis de grève sera déposée à partir du 16 mai 2011 par les travailleurs de recrutement local des
entreprises du secteur pétrolier.
Fait à Pointe-Noire le 10 mai 2011
L’Assemblée Générale
Sergeï ONDAYE dénonce le pillage systématique des revenus pétroliers du CONGO
Marien N’GOUABI serait mort dit-on, en partie, parce qu’il ne voulait pas de l’exploitation pétrolière et qu’il voulait que
cette ressource soit conservée pour les générations futures. Chacun pourra apprécier combien cette démarche peut paraître visionnaire, tellement avant-gardiste et révolutionnaire à cette époque
comme à la nôtre actuellement. Massambat-Debat avait quasiment éradiqué la corruption. Jusqu’à l’arrivée de Yhombi et de Sassou cette dernière était insignifiante. La fin de la rente minière des
gisements de potasse de Holle à Pointe Noire, en décembre 1976, causée par l’effondrement de la mine, imposa la course en avant de la ressource pétrolière au mépris de toute autre.
Dès son installation à la présidence du Congo, Sassou NGuesso, fit des hydrocarbures son domaine réservé mais son manque
d’assurance et son incompétence flagrante, plus encore alors, ne lui avaient pas permis d’écarter les techniciens d’Hydro-Congo des décisions et de la commercialisation. Il avait seulement un
membre de sa famille qui était dans le pétrole, un demi-frère pompiste dans une station-service, vite bombardé à un poste de direction à Hydro-Congo. Le Congo était alors soumis au régime des
redevances. Une faible partie de la production de brut lui était accordée, laissant peu de marge pour un enrichissement personnel, sauf quelques cargaisons attribuées clandestinement au président
par les compagnies pétrolières pour bien garantir la tranquillité de leurs exploitations.
Les contrats de partage production, imposés par Pascal Lissouba, avec par la suite la création de la SNPC dès 1998 sous Sassou
II, mirent enfin la richesse nationale pétrolière dans les seules mains du dictateur de MPila et de sa famille. Le secret devint la règle, comme dans la mafia sicilienne. Des cabinets d’avocats
chèrement payés ont initiés les gestionnaires désignés aux subtils fonctionnements des sociétés offshores dans d’obscurs et lointains paradis fiscaux. Ont été successivement à la manœuvre Bruno
Itoua, Denis Gokana, Blaise Elenga et pour terminer, lorsqu’il fut prêt à « voler » de ses propres ailes : Denis Christel Sassou NGuesso.
La République du Congo a toujours affirmé depuis le premier accord conclu avec le FMI que la principale raison du secret dans
lequel elle a enveloppé la gestion des revenus pétroliers du pays - y compris la commercialisation de son pétrole par des structures offshores contrôlées principalement par Denis Gokana et Denis
Christel Sassou NGuesso - a été sa relation controversée avec les créanciers contentieux dont les Fonds Vautour. Alors que le Congo a conclu un accord avec ces créanciers, que la dette a été
effacée presque totalement par le Club de Paris, le président congolais au lieu de divulguer ces informations ne les couvre que davantage.
L’occasion en a été la mise à l’écart de Denis Gokana. Il a été promu à un poste de présidence honorifique tandis qu’un flot de
nominations leurres, à la tête de la SNPC, étaient destinées à masquer la seule qui soit d’importance : celle de Denis Christel Sassou NGuesso à « l’Aval Pétrolier » ! Depuis quelques mois, «
l’héritier », pour bien affirmer qu’il avait déjà pris possession « de son bien » et pour que personne ne vienne le gêner dans ses manœuvres, a fait le vide total autour de lui. Même son fidèle,
et parfois bavard, Blaise Elenga, a été sommé de rester à la maison.
La commercialisation du pétrole revenant au Congo, (huit à neuf cargaisons mensuellement, au titre de la redevance, du profit
–oil et de l’association dans les champs) est maintenant concentrée dans une seule main, celle du fils du président , Denis Christel Sassou NGuesso !
Nul ne sait à la Société Nationale des Pétroles du Congo :
- Qui est l’acheteur des cargaisons ?
- Combien le pétrole a été payé ?
- Comment la transaction a été payée ?
- Où et dans quel pays ou paradis fiscal ?
- Dans quelle banque l’argent a été finalement versé ?
Une seule cargaison, au prix, de ces dernières semaines, de ces derniers mois, dépasse allègrement les 100 millions de dollars.
Soit plus de 50 milliards de FCFA.
Plus le prix du pétrole monte, plus la part de brut qui revient au Congo est importante. La nomination de Denis Christel Sassou
NGuesso tombe à pic, car jamais les revenus n’ont été aussi importants. Pas loin d’un milliard de dollars chaque mois, 500 milliards de FCFA, est négocié par lui et seulement par lui !
Rend-il compte à son père ? Rien n’est moins sûr !
Paradoxalement, ce ne sont pas les congolais de l’intérieur ou de la diaspora, depuis toujours plus ou moins résignés face à la
criminalité de ce régime, qui s’en alarment. Ce sont les cadres, petits ou grands, de « l’ancien système » de « l’ancienne SNPC » qui s’en inquiètent le plus. Tous les gagne-petit, les profiteurs
du système qui ont vu tout d’un coup la source se tarir, le robinet se fermer… Ce sont eux qui se lâchent et qui se répandent, par ci , par là, en commentaires pour le moins désobligeants,
écœurés de pareils abus !
C’est Denis Christel qui fait tout, pas un Congolais à son côté. Tous les anciens réseaux mis sur la touche, au chômage, au pain
sec….
Pendant que le père pose des premières pierres à tour de bras qui verront peut-être le jour grâce à des crédits chinois, le fils
accumule des montagnes de cash dont personne aujourd’hui, au Congo ou ailleurs, ne pourra vous dire où elles se trouvent !
Des milliards de dollars qui ont toutes les chances de disparaître à jamais pour les Sassou comme ceux disparus pour la famille
Mobutu, à la mort du Maréchal. La Libye et Kadhafi, qui ne sont pas des modèles de transparence et de démocratie ont tous leurs fonds (presqu’une centaine de milliards de dollars) parfaitement
recensés de par le monde. S’agissant du Congo, il sera impossible, totalement impossible de remettre la main ou de cibler ceux détournés par Sassou NGuesso et sa famille !
Cet argent, qui devait être réservé pour les générations futures du Congo, ne servira même pas aux générations futures des
Sassou NGuesso. Cette hémorragie financière, dans le silence le plus total de l’opposition fausse ou réelle, pénalisera le Congo à jamais.
Alors que tous les pays producteurs de pétrole profitent de cette augmentation de leurs revenus pour améliorer les conditions de
vie de leurs populations, à contre-courant de tous, le Congo de Sassou & Co, épicerie familiale consacrée, a décidé de serrer encore davantage les boulons de leurs détournements.
Ce ne sera pas l’annonce d’une grève dans le secteur pétrolier qui leur fera changer leur fusil d’épaule. Le fusil servira
peut-être à remettre les gens au boulot.
Aujourd’hui, alors que l’opposition est muette sur ce hold-up pétrolier le seul espoir d’y mettre un terme réside dans le combat
de ces travailleurs….. !
Sergeï ONDAYE
Pour une République Juste & Démocratique, Vous Trompez le Peuple Nous dénonçons