Quand Sassou vend le mensonge aux Congolais
Le Pays d’avenir
Les Congolais ont la rancune tenace. Sassou a beau leur tracer le « chemin d’avenir », rien n’y fait : ce chemin-là, ils n’en veulent pas. Au contraire, ils en rigolent à gorge déployée, à défaut
de pleurer et de lui signifier son congé. Pauvre homme. Malgré tout le mal qu’il se donne pour redorer son image d’autocrate corrompu qui lui colle désespérément à la peau, les Congolais prennent
un malin plaisir de l’afficher en tête de gondole comme un vulgaire menteur qui n’a jamais tenu parole. Quel peuple ingrat !
Le chemin d'avenir refusé par le peuple
le 12/07/2009
Pas étonnant car le personnage empile les promesses année après année. Si on ne le connait pas, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. En inaugurant son nouveau septennat par
la promesse de la « modernisation » du Congo Sassou, qui ne manque pas d’humour, est passé sans le vouloir aux aveux : à part « veiller sur la paix », une paix qu’il est d'ailleurs l'un des seuls
à avoir compromis dans ce pays, il reconnaît de ce fait qu’il n’a rien fait de notable jusque-là. Pathétique et pitoyable. Comme si la paix, à elle seule, suffisait à rendre les gens
heureux !
Sassou serait donc sorti de sa léthargie. On voudrait bien le croire. Avec sa nouvelle promesse, il ne prend pas la mesure de son propos. Même le plus crétin des Congolais s’en trouve offusqué. «
Moderniser le Congo ». Les Congolais auraient pu lui dire « Amen ». Pour cela, encore eût-il fallu qu’il fût crédible.
Pourquoi donc lui, Sassou, n’y a-t-il pas pensé plus tôt ? Le Congo se serait déjà hissé au niveau des pays émergents. Ce serait une belle vitrine dont il aurait été si fier sur le continent. Les
Congolais ne rêvent que de ça ! Un habitat moderne, des infrastructures dans l’air du temps, de vrais hôpitaux, de vraies écoles, boire à volonté une bonne eau potable, manger à sa faim,
travailler et réaliser ses projets, accomplir ses rêves, profiter simplement de tous ces plaisirs qui rendent la vie plus agréable et plus douce, comme lui, Sassou et son clan, profitent de la
vie à Marbella ou ailleurs.
C’est un truc de fous. Il lui aura donc fallu plus de 25 ans au pouvoir pour enfin se rendre compte que son peuple vit dans des masures, complètement démuni ! Que ce pays pour lequel il se plie
en quatre est classé parmi les nations les plus pauvres au monde malgré toutes ses richesses. Comment cette information si capitale, a-t-elle pu échapper aussi longtemps à ses indics qui lui
rapportent toutes les infos en live ? Les moindres faits et gestes de la population sont passés au peigne fin puis consignés, le moindre pet des opposants, qu’il a fini par tous assigner à
résidence, surveillé. C’est sûr, sa police secrète n’a pas fait correctement son boulot. Nous croupissons dans la misère depuis des décennies, les Okemba et les Ndenguet n'en ont rien dit à leur
patron. Finalement, tout ce matériel de renseignements ultra moderne acheté avec notre fric ne sert donc qu’à glaner des infos sur les impérialistes et contre-révolutionnaires assoiffés de
pouvoir. Pas sur nos bobos au quotidien. Voilà qui est bien. Nous sommes bien dans un Etat policier. Pas en démocratie. Qu’on arrête de nous prendre pour des cons !
Le pays se modernise
Municipalisation
accélérée
Trêve de plaisanterie. Prenons Sassou au mot. Il veut « moderniser le Congo » ? OK. Mais comment va-t-il s’y prendre cette fois-ci, lui qui n’a jamais rien fait qui vaille et qui, par populisme,
a fait croire aux Congolais que l’on pouvait moderniser un pays en si peu de temps avec ce concept bidon de la « municipalisation accélérée » ? Le résultat, nous le connaissons tous : Des travaux
bâclés, de nombreux chantiers inachevés, des caisses de l’Etat dilapidées, des opérateurs économiques volatilisés, une urbanisation laissant à désirer : une vraie catastrophe ! Sa promesse ne
tient décidemment pas la route. Trop bancale !
Le sujet est vraiment trop sérieux pour être galvaudé. Contrairement à ce que notre homme veut faire croire, la modernisation, tout comme l’industrialisation d’un pays, sont un processus à long
terme. C’est une affaire de générations. Aucun pays au monde ne s’est modernisé en un ou deux septennats. C’est impossible. Personne avant lui n’a réalisé pareil exploit. Il aurait dû y penser
dès son arrivée au pouvoir en 1979. Les Congolais lui en sauraient gré et ne l’auraient pas viré comme un malfrat en 1992. En plus, il aurait pu rêver de mourir au pouvoir, sans qu’aucune
personne ne lorgne sur son fauteuil. Le roi émirati a tout donné à ses sujets : un habitat moderne, des infrastructures flambant neuves, des hôpitaux ultra modernes, des écoles qui n’ont rien à
envier à ceux des grands pays de ce monde, le plein emploi... Que demande le peuple ? Rien d’autre. Sassou aurait bien pu s’en inspirer. Hélas.
Au lieu de cela, « l’homme des masses » s’est tracé son «
chemin d’avenir » à lui. Il a choisi de faire la une des tabloïds du monde quand ce n’est pas de celle de certaines télévisions étrangères telle El Jazeera où il est présenté comme un tyran qui a fait fortune sur le dos de ses
concitoyens sans leur apporter le minimum vital. C’est tout le problème de Sassou : « moderniser » le Congo alors que voici plus d’un quart de siècle il est censé y travailler. Or il nous
ressasse les discours ringards. Pendant ce temps, le peuple, lui, voit le pays s’enfoncer chaque jour davantage dans les abimes du sous-développement. Ce qu’il avait hier, à savoir l’eau
courante, l’électricité, la désinsectisation de la ville, le service de voirie, il ne l’a plus. Aujourd’hui il en est réduit à boire l’eau des puits et à s’éclairer à la bougie ou à la lampe
tempête. Vraiment, il faut en finir avec le soutien à Sassou et son système complètement pourri qui appauvrit les populations tout en enrichissant ses « dirigeants ». Un homme incapable de
reproduire chez lui ce qui se fait de mieux ailleurs mais qui a le toupet de s’autoproclamer « bâtisseur infatigable ». Lui qui, en plus d’un quart de siècle, aura écumé les pays de ce monde. La
honte. Ailleurs, c’est sûr, cet homme du passé serait un « has been ». Pas au Congo, où certains abrutis le prennent pour un bâtisseur. Qu’a-t-il bâti ? Rien. Que dalle. Nada, à part peut-être le
mausolée Savorgnan de Brazza et l’aéroport international d’Ollombo lequel jusque-là ne sert qu’à recevoir son hélicoptère pour ses week-end à Oyo. Un exemple unique au monde. Le tout construit
après nous avoir piqué notre pognon en plus de nous avoir plongés dans la misère. Sassou, un bâtisseur ? Quelque chose ne tourne visiblement pas rond dans ce pays.
C’est bien connu. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. D’ici à ce que les industries voient le jour au Congo de Sassou, que les 40.000 emplois annuels promis en 2002 soient
créés, que notre pays connaisse l’autosuffisance alimentaire annoncée il y a plus de vingt ans, que les plans quinquennaux passés ou supra-quinquennaux à venir se traduisent dans les faits, je
vous le jure sans le moindre risque de me tromper d’un iota que mes enfants, mes petits enfants, mes arrières-petits enfants et moi-même, nous aurions tous déjà quitté ce bas monde. Inch Allah
!
La plume libre !
Diaz
MAHINDOU
Diaz.mahindou@hotmail.com
Pour une République Juste et Démocratique. Vous trompez le peuple, nous dénonçons.