Mon Général,
« Le grade confère autorité et non supériorité », à en croire Jean-Paul Sartre. Souffrez donc que je vous fasse comprendre, en prenant à témoin toute la population congolaise, qu’être un général dans une armée à la pyramide renversée à la mexicaine ne fait pas de vous un surhomme. Au contraire, vous êtes un général sans bataillon et il n’y a que dans l’armée congolaise que nous voyons de telles situations.
Je crois pour ma part que vous semblez vous tromper d’époque. Nous ne sommes pas en 1977 lorsque vous avez caché un appareil magnétophone sous la table, et vous êtes mis à planter des idées dans l’esprit de cet inculte qu’était ONTSOU en usant de la maïeutique, ce qui en fin de compte a fait de ce pauvre frère le principal suspect dans l’assassinat du Commandant Marien Ngouabi.
Tu as trop fait du mal aux populations de Djambala et Lékana, grand frère.
Des tombes de Mpankala et autres dignitaires de Djambala, en passant par celle de David Charles Ganao à celles des sages de Lékana aujourd’hui disparus, toi et ton chef Denis Sassou Nguesso n’avez pas cessé de les arpenter pour aller chercher des ossements pour faire des fétiches aux fins de demeurer éternellement au pouvoir. Ton grand père NKerguè qui était plus puissant que toi, où se trouve t-il aujourd’hui? « Tout ce qui nait mérite de mourir », à en croire Goethe. Ou plutôt « Rien de ce Qui a vu le soleil n’a refusé de mourir » comme disent nos ancêtres tékés.
Donc pour ton ami Denis Sassou Nguesso et toi, l’heure a sonné. Si vous ne parvenez pas à lire les signes des temps, ce sont vos problèmes. En téké on dit, « si un enfant ne comprend le langage symbolique, c’est que sa maman n’avait jamais eu de rivales ». Ce qui est réel dans votre cas, puisque votre papa n’a dans sa vie eu qu’une seule femme, votre maman. De mémoire d’homme, on n’a jamais entendu qu’il avait même eu une mésaventure quelque part, comme on le soupçonne chez les autres hommes. Par exemple comme vous qui êtes passé champion des zaïroises.
De là à vouloir aller brûler Djambala parce que les populations de cette localité soutiennent leur enfant André Okombi Salissa, il ne manquait que cela pour que nous, fils de Djambala et Lékana, te traitons comme un ennemi sur un champ de guerre, depuis que nous avons manqué de te cracher le feu lorsque tu nous as apporté la honte en sacrifiant Ontsou et Mboro sur l’autel de tes relations avec les mbossi en général et Denis Sassou Nguesso en particulier. C’est pas pour rien qu’ils t’appellent « mora bisi (notre type) », n’est-ce pas ? Pour nous nobles tékés, Denis Sassou Nguesso est le dernier mbossi à avoir dirigé le Congo.
Qu’un pygmée sorte de nos forêts pour venir diriger la marche pour « l’alternance générationnelle », cela aurait à nos yeux une plus grande valeur que de laisser une petite ethnie d’incultes régner sur la majorité comme en terrain conquis. S’ils avaient fait de bonnes choses, cela se comprendrait. Mais avec ce que nous voyons ; jamais. Même tes prostituées de femmes zairoises, lorsque tu les baises trop, elles se rebellent; n’est-ce pas! Les congolais ne sont pas vos prostituées.
Un conseil de frères : « Pour vous c’est fini : il vous faut plutôt apprendre à vous accommoder de la réalité et des signes des temps ». Après tout, vous avez beau être forts, vous ne serez jamais plus forts que toutes les ethnies du Congo réunies. Donc ne faites pas de baroud d’honneur pour rien.
Ayez vos pieds sur terre, en descendant de votre petit nuage bleu. Pour vous c’est fini. Rien de ce qui a vu le soleil n’a refusé de finir. Le pouvoir obéit à la même logique !
Maintenant, à toi, mon Cobra de Général (ou mon Général de Cobra), c’est toi qui a les galons, les chars et les armes, nous te laissons faire.
La décision est tienne avec ton Sassou.