Les délires financiers du fils du président Obiang (Guinée- Equatoriale) en France sont désormais connus, et la plupart de ses biens confisqués. Ce chapitre-là est quasiment clos. Les policiers chargés de l’enquête sur les biens mal acquis (BMA) de certains chefs d’Etats africains dans l’Hexagone s’apprêtent maintenant à ouvrir de nouveaux fronts. Celui du Gabon - les enquêteurs ont déjà gelé de nombreux avoirs appartenant à la famille Bongo et perquisitionné leurs logements (lire page 4) -, mais surtout celui du Congo-Brazzaville. Après avoir passé au crible pendant plus de deux ans les dépenses du clan du Président ...
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Biens mal acquis, au tour du Congo
CONGO BRAZZAVILLE PILLAGE SYSTEMATIQUE
Après la Guinée-Equatoriale, la justice française se concentre désormais sur le clan Sassou-Nguesso, au pouvoir à Brazzaville et qui mène grand train à Paris.
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L'hôtel particulier de Julienne Sassou, à Neuilly-sur-Seine.
A ce jour, il n’existe toujours pas de définition officielle des biens mal acquis. Mais les ONG qui suivent le dossier de près depuis longtemps ont une certitude : ces avoirs et biens publics détournés du budget d’un Etat par des leaders peu scrupuleux représentent des centaines de milliards de dollars sur la planète.
En France, la plainte déposée en 2008 par Transparency International contre Omar Bongo, Teodoro Obiang et Denis Sassou-Nguesso a initié une instruction qui n’en finit plus de révéler la folie des grandeurs de ces chefs d’Etat africains. L’enquête que nous publions aujourd’hui confirme que la justice est sur la piste du train de vie fastueux de la famille Sassou-Nguesso, qui règne toute-puissante sur le Congo-Brazzaville. Le pillage serait systématique et organisé, et représenterait au moins 60 millions d’euros de dépenses dans l’Hexagone depuis 2005, entre bijoux à gogo, voitures de luxe et opulents logements avec piscine.
A l’heure où François Hollande déploie ses troupes en Afrique pour tenter de faire valoir la voie démocratique auprès de nations à bout de souffle, ces éléments mettent une nouvelle fois en évidence toute l’ambiguïté d’une Françafrique dont on veut se débarrasser mais qui reste omniprésente. Paris peut-il se permettre longtemps d’entretenir des liens privilégiés avec des régimes qui volent ouvertement leur population ? Oui, diront certains, au vu des enjeux économiques et politiques de la France au Congo-Brazzaville ou ailleurs. C’est pourtant en éliminant une bonne fois pour toutes ces aberrations et en laissant la justice engager des poursuites au plus haut niveau contre les coupables que l’on pourra commencer à rétablir une relation plus saine avec le continent africain.
«Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi »
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