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La mort programmée d’Isidore Mvouba ou la campagne d’épuration du PCT
J’ai déjà également écrit de nombreuses fois avec une conviction certaine, que le cénacle de la médiocrité militante qui hurle au quotidien sa haine sur les autres, n’offre au pays aucune perspective d’épanouissement. Notre jeunesse mutilée dans ses aspirations les plus légitimes, effarée devant ce néologisme sociologique que notre aveuglement daigne désigner par une Nation de plus en plus impossible à définir.
Ce constant rappel de la fameuse violation de l’accord URD-PCT imputée au Pool à travers Bernard KOLELAS, qui a conduit au génocide du 18 décembre 1998, est un appel au meurtre dont SASSOU et son clan ont réussi avec un succès certain à contaminer si non le Nord tout entier au moins la Cuvette. Cet acharnement chronique irraisonné, il faut le dire tout haut pour que demain personne ne s’avise à dire que nous n’avons pas prévenu, a fini par planter définitivement une haine implacable et viscérale de l’homme du Nord au fond du cœur de chaque descendant de nos régions du Sud, dans lequel la vengeance remplacera à coup sûr les pleurs et les cris de leurs parents qui auront ainsi vécu la persécution.
Ne pouvant m’opposer la contradiction par des faits, l’on s’ingéniera comme de coutume à exciper du caractère prétendument dangereux de mon approche. Je dis en toute fierté, et sans sourciller, que je n’ai ni repentir à témoigner, ni absolution à espérer devant ce terrorisme d’Etat que nous impose la minorité régnante du Nord. Je n’espère aucune place au Paradis, le monde a tellement connu de cancres et assassins qui ont vécu avant moi, que je suis convaincu de ne plus trouver la moindre place en enfer même en se serrant, toutes les places y étant déjà occupées. Le Bon Dieu n’a plus de choix, il me placera à ses côtés même si mon approche heurte sa sensibilité.
Mais tout le Nord est-il ainsi habité par des peuplades aussi nocives pour l’érection d’une réelle unité nationale ? De l’expérience que j’ai de moi, affirmait Voltaire, j’ai de quoi me faire sage. Toute mon expérience politique me permet d’affirmer avec conviction que les Mboshis sont une communauté aux comportements distincts des autres nordistes, et Marien NGOUABI est l’exemple si besoin est, qui témoigne de ma conviction. J’ai vécu la gestion politique de cet homme, la manière avec laquelle il a dirigé le PCT, les relations qu’il a pu entretenir avec les autres composantes de notre pays du Nord au Sud. Que l’on partage ou non ses convictions politiques, lui, aurait pu, s’il n’avait pas été entouré par ces charognards, qui après l’avoir poignardé, ont daigné se proclamer fidèles continuateurs, l’homme aurait posé sainement les bases de l’unité nationale. Je n’ai jamais été marxiste ni marxisant, cependant, je puis affirmer qu’après la vague de Ange DIAWARA, Marien NGOUABI fut certainement le seul de nos dirigeants qui a véritablement cru au marxisme.
Les Mboshis, en dehors d’être strictement antisociaux, égoïstes, rancuniers, fétichistes, mauvais gestionnaires, voleurs, ils ont par ailleurs la particularité d’être foncièrement ingrats. Le seul regard du traitement infligé par SASSOU à tous ceux qui ont contribué à le ramener au pouvoir, autorise de prononcer ce verdict. Tous ses amis et proches collaborateurs d’hier, tous ceux qui l’on encensé hier, tous ceux qui ont risqué leurs vies pour lui permettre d’installer sa famille dans tous les secteurs stratégiques du pays, sont aujourd’hui crucifiés un à un. Les derniers à en payer la facture sont les Tékés qui doivent ne plus comprendre ce qui leur arrive. Fidèles des fidèles, utilisés comme chiens de chasse, placés à l’essentiel des postes de sécurité, ils connaissent aujourd’hui une déchéance vertigineuse à laquelle personne ne s’attendait, sauf moi, observateur perspicace.
Ils ont été utilisés pour toutes les basses besognes : la traque des opposants au régime mboshi, les assassinats etc. pour seule paie l’ingratitude. Dans la langue de Molière ont dirait qu’ils ont été payés en monnaie de singe et les Koongo diraient : ‘’MPASI ZA MONA KATA’’, ce qui, pardon pour la vulgarité, se traduit par : alors que le pénis se fait plaisir, les pauvres testicules doivent se contenter du ravitaillement en carburant ; le pénis s’enfonce pour son plaisir, les testicules demeurent dehors pour la tâche ingrate d’assurer le reste.
Aucun Téké, du Nord au Sud ne semble épargné par cette campagne d’épuration. Je me souviens, nous sommes en 1998, SASSOU-NGUESSO vient de revenir aux affaires, Isidore MVOUBA alors Directeur de Cabinet du Führer d’OYO séjourne à Pointe-Noire en compagnie, évidemment du Führer. Je décide d’aller lui rendre visite, à Isidore MVOUBA bien entendu, pour lui rappeler qu’eu égard à ses fonctions, il ne devra pas oublier qu’il est ressortissant d’une région, le Pool, qui dispose de nombreuses ressources humaines de valeur attestée, qu’il ne devra pas oublier d’utiliser, car après tout, la contribution des Ninjas conduits par Willy MATSANGA a été décisive pour la victoire de SASSOU en 1997. SASSOU devra payer sa dette envers le Pool dont certains des enfants ont contribué à sa victoire.
C’est alors qu’exprimant véhément sa naïveté, Isidore MVOUBA me dit sèchement : Mon Colonel ! tu es un homme intelligent à l’analyse politique pertinente, d’où vient-il donc que tu peines à comprendre qu’à côté de SASSOU, toi et moi, nous ne devrions plus penser Pool. Notre devoir devra consister à affirmer chaque jour notre fidélité à SASSOU, aucune autre préoccupation ne devrait nous habiter. Tu as de l’avenir, alors ne te détourne pas.
Mon ami BIANZA qui assistait à cet entretien n’est plus de ce monde hélas ! Cela me rappelle ce que me dit un jour Gérard BITSINDOU qui me fit venir de Pointe-Noire devant d’autres témoins qui eux sont encore vivants : Mon petit ! je te lis régulièrement, tu as de bonnes analyses, mais pourquoi ne rencontrerais-tu pas le Chef ? Il rentre de Chine la semaine prochaine, je pourrais arranger çà. Tu sais, mes parents du Pool que j’aime bien ont beau me reprocher ma relation avec SASSOU, j’affirme que le sang de SASSOU coule dans mes veines. Je venais de tout comprendre. Je lui ai simplement dit de ne plus jamais me rappeler pour aller écouter ces inepties.
Ces gens là, les BITSINDOU et MVOUBA sont de la race de ceux que les faits n’éduquent pas, ils ont l’intelligence bouchée à l’émeri. Isidore MVOUBA, nonobstant les mauvais traitements qui lui sont infligés, son limogeage de la tête du PCT pour lui préférer un Nordiste, l’homme persiste dans la bêtise politique, il refuse de comprendre. Il ne voit pas les coups venir. Après Martin MBEMBA, son tour sera venu. Tous les ingrédients sont en place.
La réplique du Cabinet du Ministre Isidore MVOUBA parue il y a quelque temps dans la presse locale précisément dans l’Hebdomadaire LE TROUBADOUR, nous a clairement orientés. Point n’est besoin d’être diplômé de l’Université Patrice LUMUMBA de Moscou pour comprendre à qui s’adresse l’accusation, lorsque la réplique parle de ‘’certains acteurs politiques bien connus pour leur capacité de nuisance, leur art de la provocation, ceux-là mêmes qui ont vacillé pendant la traversée du désert du Président Denis SASSOU-N’GUESSO’’.
La réplique poursuit en ces termes : « Leur objectif est clair. Il s’agit de détourner le Président Denis SASSOU-N’GUESSO des éléments sûrs, des personnes loyales et efficaces sur qui il peut compter de nuit comme de jour, qu’il vente ou qu’il pleuve. Connaissant l’homme SASSOU, homme de fidélité par excellence, ce dessein machiavélique est voué à l’échec ».
Que nul ne se trompe, Isidore MVOUBA n’est pas dupe, il a conscience que sa fidélité vis-à-vis de SASSOU-NGUESSO ne suffit plus, il a beau avoir appris à manier de manière académique la langue mboshi pour se faire accepter dans le milieu, l’homme a compris désormais que n’étant pas né à Edou au bord de l’Alima, il ne saurait demeurer en odeur de sainteté au Vatican de l’Alima. Il sait que ses jours sont comptés dans le sérail, il ne saurait feindre d’ignorer que si SASSOU-NGUESSO avait voulu l’imposer à la tête du Parti, il l’aurait fait. Il fallait un bon Capitaine dévoué à la tête du Parti pendant l’orage, et celui-ci passé, il faut rétablir le clan dans ses attributs, surtout au moment où approche la succession.
L’article du LE TROUBADOUR sur Isidore MVOUBA est un élément annonciateur d’une mort programmée. Que l’on se souvienne, la déchéance d’André OKOMBI SALISSA a commencé par des invectives publiques du Général de Police NDENGUE Directeur Général de la Police nationale qui reprochait publiquement au Ministre de maintenir en vie son CADMJ. Les observateurs politiques avisés avaient dès lors compris, que la descente aux enfers d’André OKOMBI SALISSA n’était plus qu’affaire de quelques mois.
La déchéance d’Isidore MVOUBA s’accompagnera très certainement de celle du Ministre Guy Brice Parfait KOLELAS. On le sait, le Ministre Guy Brice Parfait KOLELAS, membre de la mouvance présidentielle pourtant, a commis le sacrilège, d’abord, rapporte-t-on, à l’occasion de la clôture du dernier congrès du PCT qui a donné lieu au débarquement de Isidore MVOUBA, de déclarer ouvertement son soutien à MVOUBA bien que déchu, tékénité oblige, ce qui n’a évidemment pas été du goût des tenants du pouvoir clanique. Et comme si cette faute politique ne suffisait pas, Guy Brice Parfait KOLELAS, ignorant sa présence au sein de la coalition présidentielle a daigné s’insurger publiquement contre la candidature de Aimé Emmanuel YOKA à Vinza, les pays de Mpangala étant considérés comme le patrimoine électoral du MCDDI. Ces deux crimes ont suffi pour condamner l’homme à la déchéance. Dès lors, le PCT par la Police dite nationale son instrument d’inquisition, a entrepris de rechercher tous les moyens pour le faire tomber.
C’est en effet sans surprise que j’ai personnellement découvert dans la livraison du LE TROUBADOUR dans son numéro 7 du lundi 10 décembre 2012, cet article annonçant que le Ministre est accusé d’escroquerie au Tribunal de Grande Instance de Bangui, et condamné à payer plus de 60 millions F. CFA à un ancien partenaire Centrafricain. La publication de cet article, plus est, dans cet organe de presse ne saurait être un fait innocent, quand il s’accompagne de la publication tout aussi surprenante d’un courrier que lui adresse Maître Esseau. Une telle liberté de l’Avocat qui viole si gravement une règle déontologique, ne peut se faire sans avoir assuré ses arrières par un paravent politique solide.
L’occasion est belle pour redire aux tyrans Mboshis que l’acharnement chronique irraisonné contre le Pool-koongo hier, la chasse annoncée aux Niboleks et Kouyous ensuite, la volonté clairement affichée d’évincer les cadres de la Likouala enfin, et aujourd’hui la téképhobie qui s’exerce à ciel ouvert, tout ceci va finir par planter définitivement une haine implacable et viscérale au fond du cœur de chaque descendant de nos populations, dans lequel la vengeance remplacera à coup sûr les pleurs et les cris de leurs parents qui auront ainsi vécu la persécution.
«Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi »
Pour une République Juste & Démocratique, Vous Trompez le Peuple Nous dénonçons
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