SENEGAL : LE DÉLESTAGE DE L' ÉLECTRICITÉ FAIT DESCENDRE LE PEUPLE SENEGALAIS UNE NOUVELLE FOIS DANS LA RUE
Ces jours ci, les coupures pouvaient durer une journée entière, deux jours successivement. Et les populations
désabusées ne supportent plus. Alors, des Parcelles assainies à Derklé en passant par la patte d’oie, les populations ont brûlé les pneus pour manifester leur mécontentement.
Dakar et sa banlieue ont été le théâtre de manifestations violentes le Lundi 27 juin 2011, voire de scènes d’émeutes. Les populations sont descendues dans la rue pour protester contre les coupures de courant, de plus en plus longues et de plus en plus fréquentes. Plusieurs bâtiments publics ont été saccagés ou incendiés, notamment celui de la compagnie nationale d'électricité, la Sénelec. Des manifestations de colère populaire contre la Sénelec s'étaient également produites à Mbour, ville du littoral située à environ 80 km au sud de Dakar, la capitale.
Dakar et sa banlieue ont laissé éclater leur colère ce lundi 27 juin 2011. Les barrages de fortune faits de pierres ou de pneus enflammés se sont vite répandus dans la ville. Une éruption brutale à la mesure de la frustration des Sénégalais, pris ces derniers jours dans une nouvelle vague de coupures d’électricité. « Cela fait 24 heures que je n’ai pas eu de courant » racontait hier un homme en colère.
« C’est l’émeute, parce que les gens en ont marre des coupures » expliquait dans la nuit un habitant du quartier de Ouakam, devant le bureau local de la Sénélec, la compagnie publique d’électricité, auquel les manifestants tentaient de mettre le feu. Le sol était jonché d’imprimés de factures, des jeunes jetaient dans les flammes des rouleaux de papier. L’un d’eux s’acharnait sur une machine trouvée à l’intérieur. D’autres brisaient encore des vitres dans le bâtiment alors que l’odeur de fumée enveloppait la rue.
Des éléments anti-émeute étaient déployés au pied du monument de la Renaissance africaine construit par le président sénégalais Abdoulaye Wade, tandis qu’un peu plus loin, en contrebas, d’autres se livraient à une course poursuite avec des manifestants.
Des déferlements de violence semblables ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Dakar, mais aussi dans la banlieue de la capitale sénégalaise et dans la localité de Mbour, à 80 km plus au Sud. Des mairies ont été saccagées, des agences de la Sénélec brûlées, obligeant en plusieurs endroits, les forces de l’ordre à intervenir, et à disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.
Ce n’est pas la première fois que les Sénégalais descendent dans la rue et saccagent des agences de la compagnie publique d’électricité en raison des coupures de courant. Mais jamais, on n’avait vu ces dernières années autant de foyers s’allumer en même temps.
Cette explosion de colère de la population contre les coupures de courant interpelle d’autant plus le pouvoir sénégalais qu’elle intervient quelques jours seulement après des manifestations violentes, à caractère politique. Jeudi dernier, les Sénégalais étaient descendus dans la rue pour s’opposer à une réforme de la Constitution instaurant un ticket présidentiel et la possibilité d’être élu dès le premier tour avec 25% seulement des suffrages.
Quelques jours après leur première descente dans la rue suite à la reforme constitutionnelle, les sénégalais sont encore descendus dans la rue à cause du délestage récurrent de l'électricité. Voilà un peuple qui non seulement demande et exige des autorités politiques le respect des lois et l’amélioration du service public, mais également affiche sa détermination de faire valoir ses droits et il le fait savoir. Ce qui n’est pas le cas partout en Afrique, notamment du peuple de la république du Congo, alors que les populations des grandes villes telles que Brazzaville et Pointe Noire, subissent quotidiennement le délestage de l'eau et de l'électricité depuis des années ; Leurs droits bafoués, la notion de service public étant quasiment inexistante, le peuple congolais assiste passivement et participe à la déflagration de son propre bien être sans aucune protestation.
Brazzaville, Steve OBORASSI pour la Voix du Peuple
Pour une République Juste & Démocratique, Vous Trompez le Peuple Nous dénonçons