Auteur : Romuald OSSEBI
QUAND LE MALHEUR DES UNS FAIT LE BONHEUR DES AUTRES .......OU COMMENT S'ENRICHIR ENCORE PLUS ?
Christel SASSOU NGUESSO
Jean Jacques BOUYA
Le matin tragique du 4 mars 2012, à Brazzaville, restera pour toujours gravé dans nos mémoires, comme les évènements qui ont endeuillé d’autres quartiers de la capitale en 1997 et 1998. Pour des milliers de Congolais, les multiples blessures ne sont pas prêtent à se refermer. Ils y ont perdu ce jour-là leur maison, leurs biens, un ou plusieurs êtres chers ; tous à jamais disparus.
La douleur, le deuil, l’abandon, le désespoir sont devenus un quotidien que trois millions de FCFA ne sauraient atténuer quand bien même ils les auraient obtenus. Les grandes pluies ne cessent de s’abattre sur les ruines, qui leur servent parfois d’abris, ajoutant encore plus à leur détresse et à la désolation. Les nantis et les prédateurs, eux, ont trouvé refuge dans des hôtels de luxe de la capitale. Comme toujours, cette situation est le reflet de ce qui prévaut depuis que Sassou NGuesso tient le Congo sous son emprise : une infime minorité vit en « première classe » et le reste de la population s’enfonce chaque jour dans la misère et l’extrême pauvreté.
Les ONG ont presque toutes quitté le terrain et les rescapés de la catastrophe sont d’autant plus malheureux qu’ils ont acquis la conviction qu’ils ne retrouveront pas leur vie antérieure, celle qu’ils connaissaient avant les explosions ! L’incompétence tellement flagrante du pouvoir, qui s’est révélée lors du « petit problème » du règlement de l’allocation de secours, augure mal des solutions qui pourraient être trouvées pour la « reconstruction » ! La cupidité, sitôt le choc des premières heures et des premiers jours passés, s’est déchainée et les mêmes sangsues se sont livrées au pillage sans retenue des fonds qui étaient normalement alloués aux véritables victimes. Cela est connu de tous maintenant !
Ce drame pour une toute petite minorité, la même qu’il est inutile de citer, est devenu une bénédiction ! Oui, une bénédiction ! C’est que le pays est dirigé par des êtres avides, sans foi ni loi. La responsabilité d’une mission si importante, encore une fois, aurait été confiée à des êtres incapables et insatiables pour la seule raison qu’ils sont les parents, enfants et neveux, du dictateur.
C’est ainsi que viendrait de débarquer en Chine, l’ « équipe de choc du détournement », de la concussion et de la corruption institutionnalisés : Denis Christel Sassou NGuesso, Jérôme Okoko, Jean-Jacques Bouya, Guy Philippe A. et son épouse Julienne Sassou NGuesso. Car il semble que c’est la Chine qui se chargerait des travaux pour le relogement des populations sinistrées. L’objectif principal, pour les intéressés cités, serait de sécuriser « les retombées » considérables du programme de reconstruction par des entreprises chinoises.
- Les pétroliers Denis Christel, dit Kiki, et Jérôme Okoko viendrait garantir le paiement par un programme de cargaisons pétrolières.
- Jean-Jacques Bouya sélectionnerait la, ou les, entreprises en fonction d’un intéressement convenu.
- Julienne Sassou NGuesso et son époux, un juriste d’origine togolaise, s’assureraient que le « Décideur Suprême », Denis Sassou NGuesso, serait bien rémunéré au travers de
structures opaques…
Voilà comment le « gang familial », qui dirige le Congo, compterait opérer pour s’enrichir une fois de plus et encore plus grâce à une catastrophe dont il est lui-même responsable !
Ne dit-on pas que « le malheur des uns fait le bonheur des autres » ? Le « gâteau » énorme dont il risquerait, dans ce cas, de se goinfrer, alors que la faim tenaille les réfugiés à Brazzaville, serait un marché de plusieurs centaines de milliards de Fcfa.
Sûrement 500 à 600 milliards qu’il faudrait garantir en pétrole et en retour le « gang » n’espérerait pas moins d’une centaine de milliards en signe d’une allégeance financière !
Malgré la publicité qui ne tarderait pas à être faite sur la partie « visible » de cet accord, les victimes du 4 mars peuvent nourrir des inquiétudes légitimes. Il s’agirait pour le pouvoir de calmer au plus vite le mécontentement de cette population par un effet d’annonce. Peu importe le résultat final qui, on peut le prédire aisément, ne répondrait jamais aux attentes des sinistrés. Des incompétents sous-diplômés, voire ignares, incapables de mettre en place des premiers secours piloteraient ce projet tant attendu.
Pour l’incompétence, il faut citer le responsable des Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya, celui qui aurait construit une deuxième piste d’atterrissage à Maya-Maya accolée à la première, interdisant ainsi son utilisation. C’est encore lui qui aurait lancé la construction de la route à trois voies, Brazzaville-Pointe Noire, au lieu d’une autoroute à deux fois deux voies qui aurait prévenu bien des accidents mortels. On ne les compte plus sur le tronçon Dolisie-Pointe Noire. Et la mise en chantier tardive des lignes à haute tension pour évacuer l’électricité du barrage d’Imboulou, ce serait encore lui. Sa seule légitimité pour être à la tête de cette importante charge, c’est uniquement d’être de la famille. A ce poste, il aurait fallu un brillant ingénieur, expérimenté et bardé de diplômes.
Pour le pétrole, Denis Christel Sassou a fait ses preuves dans le détournement par la création de structures exotiques et opaques. Aujourd’hui une dizaine de cargaisons mensuellement passeraient entre ses mains. Sept à huit millions de barils de pétrole chaque mois qu’il gèrerait dans l’opacité la plus totale. Lui que l’on voyait comme un Saïf Al Islam congolais devrait en méditer le triste sort. Plus dure sera la chute…
Quand à Julienne (dite Juju) Sassou NGuesso-Johnson, par son droit d’aînesse, elle serait depuis longtemps en charge des intérêts de son père. Son époux juriste lui sera bien utile lorsqu’il s’agira de réaliser des montages sophistiqués dissimulés au fond d’inextricables labyrinthes situés dans des paradis fiscaux. Il faut que le magot du clan soit bien caché (Comme l’argent de Mobutu, celui des NGuesso ne sera jamais retrouvé et fera le bonheur de ses banquiers-recéleurs !) !
Il est aisé de comprendre que dans ces conditions les victimes ne seraient jamais satisfaites. Le « gang » familial, qui est à l’origine des mauvaises conditions de stockage des armes (censées le protéger) et donc de leur explosion, est déjà comblé, lui, des retombées financières de l’hypothétique reconstruction.
Depuis 30 années maintenant le malheur des Congolais fait le bonheur des NGuesso. Il est plus que grand temps que tout cela cesse !
Romuald Ossebi
«Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peulpe ne relève pas le défi »
Pour une République Juste & Démocratique, Vous trompez le Peuple Nous dénonçons