DROIT DE REPONSE DE L'ARD A LA TRIBUNE DE Monsieur Jean – Félix DEMBA – NTELO, PREMIER VICE-PRESIDENT DU PARTI POUR L'ALTERNANCE DEMOCRATIQUE ( PAD ) DANS LE NUMERO 3168 DE LA SEMAINE AFRICAINE
Mathias DZON
ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE ET LA DEMOCRATIE (A.R.D) ************ CONFERENCE DES PRESIDENTS ************ |
Justice-Démocratie-Paix. *******
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Droit de réponse de l’ARD à la tribune de Monsieur Jean-Félix Demba-Ntelo, Premier vice-président du parti pour l’alternance démocratique (PAD) dans le numéro 3168 de la Semaine Africaine
Dans sa tribune intitulée « le Front des partis de l’opposition congolaise a-t-il perdu la mémoire et la raison ? », publiée dans l’édition de la Semaine Africaine du vendredi 17 février 2012 et articulée autour du débat au sein du Front des Partis de l’Opposition Congolaise (FPOC) sur la rencontre d’Ewo, organisée par le pouvoir en décembre 2011, Jean-Félix Demba-Ntelo, Premier vice-président du PAD s’en prend rageusement à l’ARD et tente de justifier l’injustifiable, la participation de son parti à la rencontre d’Ewo, en énonçant de nombreuses et scandaleuses contre-vérités. Pour remettre à l’endroit ce que le vice-président du PAD a mis délibérément à l’envers, le président de l’ARD porte à travers le présent droit de réponse, un cinglant démenti aux allégations mensongères de Jean-Félix Demba-Ntelo.
Dans le corps du texte de sa tribune, faisant un parallèle comparatif entre le dialogue politique avorté de mars 2009 et la rencontre d’Ewo de décembre 2011, Jean-Félix Demba-Ntelo écrit :
(…) Comment comprendre que les mêmes partis politiques membres du FPOC qui étaient disposés à participer sans garantie de résultats, à la concertation de mars 2009 à Brazzaville, fustigent ceux de leurs partenaires ayant honoré le rendez-vous de décembre 2001 à Ewo, convoquée dans les mêmes conditions ?(…)
Certes, la rencontre d’Ewo a été convoquée dans les mêmes conditions que le dialogue avorté de mars 2009, c’est-à-dire, de manière unilatérale par le pouvoir qui a refusé catégoriquement la proposition judicieuse du FPOC de mettre en place un comité préparatoire paritaire devant définir l’objet du dialogue, ses domaines, le projet d’ordre du jour, les critères de participation, le statut des participants, la composition du présidium, le projet d’accord-cadre, les attributions et la composition de l’organe de suivi et d’évaluation de l’exécution des décisions qui auront été consensuellement adoptées.
Mais, il est totalement faux de prétendre comme le fait Jean-Félix Demba-Ntelo, que les positions du FPOC à propos de la rencontre d’Ewo sont différentes de celles sur le dialogue avorté de mars 2009. Elles sont rigoureusement identiques. Comme en 2009, avant la rencontre d’Ewo, le FPOC a proposé au pouvoir de mettre en place un comité préparatoire paritaire. Comme en 2009, le FPOC a soumis au pouvoir les 14 points du cahier de charges adopté aux Etats généraux de l’opposition en matière électorale.
Comme en 2009, le pouvoir a refusé ses propositions et a arrêté unilatéralement, l’ordre du jour suivant : - la révision des listes électorales de 2007 et 2009 ; - l’ouverture de la commission nationale d’organisation des élections (Conel) à ceux des partis et associations de la société civile qui acceptent d’aller à Ewo ; - la validation des deux nouvelles circonscriptions électorales créées par le pouvoir.
Naturellement, le FPOC qui a toujours exigé du pouvoir, la mise en place de véritables conditions permissives d’élections libres et transparentes, a, au cours d’une conférence de presse, tenue à Brazzaville au siège de l’UPADS, unanimement décidé de ne pas aller à Ewo. Et le PAD avait participé à cette conférence de presse.
Comment dans ce contexte, Jean-Félix Demba-Ntelo peut-il écrire : « Aux deux dernières conventions du FPOC, tous les partis membres avaient adopté le principe d’aller aux élections législatives de 2012, quelles que soient les conditions ? ». De quels documents du FPOC tire-t-il cette affirmation ? Oublie t- il que depuis les Etats généraux de l’opposition, le FPOC exige avec constance du pouvoir, la convocation d’un véritable dialogue politique pouvoir/opposition, pour définir ensemble les conditions d’élections libres ? Attestent de cette vérité, les différentes lettres adressées par le FPOC au président de la République sur le sujet.
Parlant de la marche pacifique effectuée par les militants du FPOC, le 15 juillet 2009, Jean-Félix Demba-Ntelo écrit : « …Le PAD s’était montré solidaire du FPOC en 2009, en participant à tous leurs meetings, jusqu’à la marche pacifique du 15 juillet, qui avait mis en danger la vie de son président, Emmanuel Ngouolondelé-Mongo ».
Nous rappelons à Jean-Félix Demba-Ntelo qui décidément a perdu la mémoire, la vérité des faits sur la marche du 15 juillet. Ce jour-là, les candidats de l’opposition avaient obtenu du préfet de Brazzaville, l’autorisation de tenir un meeting en salle au Palais du parlement. Malheureusement, à l’heure programmée du meeting, le candidat du pouvoir avait fait occuper le Palais du parlement par la garde présidentielle. Devant cette situation, les candidats de l’opposition avaient décidé d’annuler le meeting en salle et avaient ordonné à leurs militants de rentrer chez eux dans l’ordre et la discipline.
Curieusement, alors que beaucoup de responsables du FPOC étaient déjà rentrés chez eux, le président du PAD avait surgi, venant on ne sait d’où, au domicile de Ange Edouard Poungui, où quelques candidats de l’opposition faisaient le point sur la situation.
Il s’est mis à haranguer les quelques militants qui n’étaient pas encore rentrés chez eux et à les exhorter à effectuer une « petite » marche jusqu’au rond-point de Moungali. Chemin faisant, lorsque quelques éléments de la police avaient tiré à balles réelles sur les militants en train de marcher, le président du PAD avait refusé de monter dans les voitures de certains responsables du FPOC qui lui avaient proposé de le reconduire à son domicile de Poto-Poto.
Contre toute attente, il avait entrepris de marcher dans le sens opposé jusqu’à l’école nationale d’administration (ENAM), où l’attendait le Directeur général de la police nationale, le Général Jean-François Ndenguet, qui l’avait ramené chez lui, à Poto-Poto, à bord de son véhicule de commandement. D’aucuns avaient même cru que le président du PAD avait été enlevé par les services de police.
Même RFI lui avait téléphoné pour vérifier cette rumeur. Plus grave, alors que certains responsables du FPOC étaient et sont toujours poursuivis par la justice pour leur participation à la marche du 15 juillet, le président du PAD, initiateur de cette marche, n’est nullement inquiété. Voilà la vérité sans addition étrangère.
Raillant la stratégie adoptée par les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2009, Jean-Félix Demba-Ntelo écrit :
« Alors que les tenants du pouvoir, déterminés à faire réélire dès le premier tour, leur candidat, n’avaient pas bougé d’un iota, … les candidats membres du FPOC sont restés en compétition jusqu’à la date du 12 juillet 2009, et ont battu campagne en clamant haut et fort dans les meetings que si les conditions d’une élection libre et transparente ne sont pas réunies, il n’y aura de scrutin ni pour l’opposition, ni pour le pouvoir ».
De deux choses l’une : ou bien, Jean-Félix Demba-Ntelo a véritablement perdu la mémoire et ne se souvient plus des tenants et des aboutissants de la stratégie électorale de l’opposition en 2009, ou bien, il n’y avait rien compris, car, en politique, l’intelligence tactique n’est pas la chose la mieux partagée. En tout état de cause, les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2009, après avoir constaté que pour des raisons endogènes et exogènes, les conditions d’une élection transparente et équitable n’étaient pas réunies, avaient décidé en toute responsabilité, d’une part, de rester dans le processus électoral pour préserver le droit de continuer à intervenir sur les élections, et d’autre part, d’appeler les électeurs à ne pas aller voter.
Cet appel, lancé au cours du meeting du 10 juillet 2009, au Centre sportif de Makélékélé, avait été très largement suivi, car, 95% des électeurs étaient restés chez eux le jour du scrutin. Cette abstention record avait été constatée par tous et reconnue par le candidat du pouvoir lui-même.
C’est dire combien la stratégie adoptée par le FPOC était pertinente et adaptée à la situation du moment.
Pour clore sa tribune, Jean-Félix Demba-Ntelo prétend que le débat ouvert au sein du FPOC sur la rencontre d’Ewo et ses suites, est un faux débat. Au contraire, cher Jean-Félix, ce débat est un débat de fond, car, il oppose deux lignes diamétralement aux antipodes l’une de l’autre : d’un côté, la ligne qui symbolise le respect et la fidélité à l’esprit et à la lettre des Etats généraux de l’opposition congolaise ; de l’autre, la ligne qui symbolise le dévoiement de l’esprit et de la lettre des Etats généraux. Entre ces deux lignes, il y a un fossé abyssal.
En effet, les Etats généraux de l’opposition congolaise avait adopté un cahier de charges en 14 points en matière électorale. Parmi ces 14 points, quatre sont fondamentaux : l’adoption d’une nouvelle loi électorale, la création d’une commission nationale d’organisation des élections, véritablement indépendante et paritaire, la réalisation consensuelle d’un recensement administratif spécial pour déterminer un corps électoral transparent, l’élaboration d’un découpage électoral juste et fondé sur des critères objectifs.
Ces quatre critères constituent des préalables incontournables pour des élections libres et transparentes au Congo.
En allant à Ewo contre la décision du FPOC et en présentant les conclusions de la rencontre d’Ewo comme des avancées, le PAD a, non seulement violé le cahier de charges, mais aussi et surtout, trahi l’engagement solennel qu’il avait signé aux Etats généraux de l’opposition congolaise de 2009. Pour cette haute trahison, l’ARD proposera à la prochaine Convention nationale du FPOC, que le PAD soit exclu du Front. De la sorte, il rejoindra ouvertement le pouvoir, au lieu de se cacher derrière le FPOC dont il ne partage pas la ligne.
Fait à Brazzaville, le 19 février 2012
Pour l’ARD,
Le président
Mathias DZON
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