Depuis plusieurs années, le Congo-Brazzaville traverse une crise économique et sociale sans précédent dont l’onde de choc frappe durement toutes les couches de la société.
Alors que la gestion chaotique du pays par les partisans de M. Sassou Nguesso Denis charrie chaque jour son lot de mauvaises nouvelles, que les morgues des grandes villes sont remplies à ras bord, que la grande majorité de congolais peine aujourd’hui à survenir à leurs besoins les plus élémentaires comme celui de manger tous les jours et se soigner, rien n’est fait par le gouvernement et le chef de l’état pour atténuer les répercussions de la crise qui tendent d’ailleurs à s’accentuer.
Les congolais ont coutume de dire que le pays est malade de sa caste dirigeante vieillissante et de son pétrole, cela se vérifie une fois de plus.
Depuis 1998, date de sa création, la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) qui compte cinq (5) filiales (SONAREP, ILOGS, SFP, CORAF et SNPC D) est à la fois l’arbre qui cache la forêt de la misère sociale et le serial killer de la démocratie congolaise car c’est elle qui fournit les milliards qui permettent d’alimenter les filières de corruption à grande échelle des citoyens naïfs (locaux et au sein de la diaspora)devenus fanatiques du Sassouisme et des leaders politiques les plus fragiles, les immatures et ceux qui ont le moins de convictions. Année après année, cette entreprise a perdu son statut d’entreprise d’état pour devenir une entreprise familiale et principale banque et assurance de « l’avenir du clan d’oyo et associés » (dont faisait allusion le Général Nianga Mbouala lors du procès Dabira, sous le vocable « avenir des mbochis »).
Il sied de rappeler aux non-initiés des arcanes politico-pétroliers de notre pays, que la SNPC est cette nébuleuse société d’état, arme financière du clan d’oyo, qui a assuré le financement de multiples guerres atroces qui ont marqué l’histoire de notre pays. Cette société a toujours connu une gestion opaque. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, malgré les injonctions du FMI, elle n’a jamais communiqué publiquement ses ventes de brut trimestrielles, contrairement à toutes les sociétés du secteur pétrolier opérant au Congo. Nous publierons dans les jours à venir ces chiffres tant dissimulés.
Sans la corruption, la gabegie, le vol et la folie des grandeurs des différents dirigeants successifs de cette société nationale, les congolais ne seraient pas handicapés du morlingue comme c’est le cas aujourd’hui.
La SNPC, au cœur de la gabegie financière
C’est donc dans le contexte de crise actuel que la société pétrolière Perenco a organisé à Pointe-Noire dans le département du Kouilou, la réunion des Prix de pétrole. Afin de rallier Pointe-Noire, l’émir d’Otohô, DG de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), M. Maixent Raoul Ominga a loué un private jet charter pour faire les navettes suivantes :
1/ Brazzaville – Olombo et Olombo – Brazzaville
Pour aller récupérer le DG Raoul Ominga et sa suite.
(Escale technique à Brazzaville, question de régler quelques détails).
2/ Brazzaville – Pointe-Noire
Transport du DG de la SNPC Raoul Ominga et de sa suite à la cérémonie de clôture de la réunion des Prix à Pointe-Noire.
3/ Brazzaville – Pointe-Noire et Pointe-Noire-Brazzaville
Pour aller chercher le Ministre des Hydrocarbures en vue de la clôture de la réunion des Prix à Pointe-Noire.
4/ Pointe-Noire – Brazzaville
Retour de la délégation du DG Raoul Ominga et de sa suite à Brazzaville.
Coût total de l’opération de l’affrètement du private jet charter : environ 297 000 dollars USD soit 173 millions de F CFA, d’après la grille tarifaire de l’avionneur.
Comme il est de notoriété publique dans le petit monde des enfants gâtés du chemin d’avenir qui aiment vivre aux dépens des caisses de l’état et des pots-de-vin versés par les sociétés pétrolières, M. Maixent Raoul Ominga a donc adressé la facture à la société pétrolière Perenco, organisatrice de la réunion des Prix de pétrole.
Ne voulant plus encourager la magouille et la corruption, la société pétrolière Perenco a bonnement refusé d’assumer cette dépense jugée trop onéreuse et qualifiée de caprice et de mégalomanie d’un homme qui se comporte comme les descendants de la famille Al Thani qui domine le Qatar depuis 170 ans.
Touché dans sa fierté d’homme fort et d’héritier du sous-sol du Kouilou, le boss de la SNPC n’a pas eu d’autres réactions que d’affirmer que ce n’est pas ce refus qui empêcherait l’huile de couler des robinets de la SNPC. Au bout du compte, c’est la SNPC et donc les congolais qui doivent éponger cette facture. Vraiment exaspérant !
Il est déplorable de constater qu’au moment où l’on prône la réduction du train de vie de l’État, la bonne gouvernance des entreprises d’état notamment celles du secteur pétrolier et la mise en place de mesures fortes et ambitieuses pour sortir le pays de la crise, certains citoyens à l’image de M. Maixent Raoul Ominga, se comportent honteusement comme des émirs du Qatar. Sous d’autres cieux, on a vu des ministres démissionner pour des affaires moins graves que celles qui se passent dans notre pays.
Au moment où la crise se fait sentir de façon plus pressante, qu’est ce qui empêche ces soi-disant responsables d’être exemplaires ? Est-ce une honte d’emprunter des vols réguliers des compagnies aériennes locales ?
Nous avons même l’impression que l’accord signé avec le FMI qui accorde des facilités au Congo est perçu par certains partisans du régime comme un signal donné pour déployer des initiatives d’ingénierie de la triche.
C’est d’ailleurs le cas du nouveau Pétrolier Congolais, Denis Ngokana qui vient de créer, selon les informations en notre possession, une troisième société qui se positionnera sur les champs matures, le terminal de Djeno et d’autres blocs à explorer aux côtés des majors. Nous vous donnerons des détails dans les jours à venir.
Cette technique machiavélique d’arnaque de la république consiste à émietter les participations en mettant en avant de vraies fausses sociétés privées nationales avec des prête-noms. Il s’agit d’une organisation économiquement criminelle dont le but est de contrôler le pétrole Congolais par l’intermédiaire des prête-noms: « Everything to me ».
Puisque nous avons fait la démonstration dans nos précédentes publications que toutes ces sociétés bidons ne payent pas leurs cash call, alors pourquoi ne pas permettre aux diplômés sans emplois, aux chômeurs et même à certains retraités sachants ayant pignon en matière de pétrole de se dévouer ? Là encore » Everything to me » et « Nothing to you ».
Il est difficile de comprendre cette logique d’accumulation et ce goût superflu et inutile pour l’argent du peuple congolais de la part des gens qui ont, pour la plupart d’entre eux, des comptes bancaires bien garnis (avec l’argent volé des congolais) dans les paradis fiscaux. Quelle gloire tirer quand on se couvre d’or au milieu du petit peuple qui croupit dans la famine et le désespoir ?
Il est temps de briser cette chaîne d’impunité assumée au sommet de l’état et d’admettre que le changement dont le peuple congolais a besoin, ne viendra pas des partis politiques de la majorité actuelle, une plateforme politique qui fait la promotion et l’apologie des antivaleurs et de la mégestion.
Nous ne ménagerons aucun effort pour éveiller les consciences des congolais et nous serons toujours aux côtés du peuple pour lutter contre les pratiques obscures du pouvoir de M. Sassou Nguesso Denis, dont le laxisme, l’indécision et l’incompétence pathologique ressemblent à la fourberie d’un jury qui est éternellement en train de délibérer.
Vous avez dit que vous en avez assez de la corruption, maintenant on va vous aider à vous en débarrasser.
Un seul mot TRANSITION, une seule exigence TRAVAIL COLLECTIF.
Ensemble, pour un Congo uni, libre et prospère. Plus jamais sans nous. Que Dieu bénisse le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen « Bougeons-Nous »