:
Le Vendredi 4 Septembre 2015, notre Pays a connu un moment historique par l’ouverture officielle des 11ème Jeux Africains, dits Jeux du Cinquantenaire.
Il s’agit du retour des Jeux Africains au berceau de l’olympisme Africain à Brazzaville, 50 ans après (1965) leur naissance en terre Africaine sous la houlette du Président Alphonse MASSAMBA – DEBAT.
La tenue de ces Jeux Africains à Brazzaville constitue en soi une bonne chose, un évènement remarquable pour notre Pays, qu’aucun patriote digne ne peut contester. Car, le Sport constitue dans le monde moderne d’aujourd’hui, un puissant vecteur de prestige international et d’union nationale. Le Congo s’affiche aux yeux du monde, notre ville capitale Brazzaville avec son histoire légendaire accueille le cœur de l’Afrique, nous disons vive notre République.
Dans cette même optique, nous apprécions les infrastructures construites pour cet évènement international, ces infrastructures sportives et urbaines transforment la configuration et l’attractivité de notre capitale, cela constitue aussi une bonne initiative publique. Souhaitons que le complexe sportif de la Concorde et les autres infrastructures soient bien entretenus après les Jeux Africains, avec une politique sportive ambitieuse.
Nous pouvons par exemple mener un lobbying auprès de l’IAAF pour la création d’un Meeting International d’Athlétisme de Brazzaville, inscrit chaque année dans la Golden League, afin que le bijou du Stade de l’Amitié de Kintélé ne soit pas livré à la désuétude, à l’abandon. Mais au contraire, qu’il soit toujours valorisé pour le sport et le tourisme national.
Ces bonnes perspectives sont hélas assombries par le « primitivisme politique » de la classe dirigeante de notre Pays. Ce primitivisme politique qui a été la cause de la désillusion populaire que le Président de la République et ses courtisans ont vécu lors de l’ouverture des Jeux Africains.
Le premier bémol d’ordre éthique et historique, porte sur la volonté du régime de Brazzaville d’ignorer le père fondateur des Jeux Africains, le Président Alphonse MASSAMBA – DEBAT. Le Président MASSAMBA DEBAT a été très peu évoqué lors de la préparation et du lancement de ces Jeux, sa mémoire à tout simplement été ignorée.
Dans un pays apaisé avec lui – même et avec son histoire, même si notre Histoire comporte des âges sombres et sanglants, les autorités actuelles de notre Pays auraient dus évoquer suffisamment la mémoire du Président Alphonse MASSAMBA – DEBAT, père fondateur des Jeux Africains, car il fut un grand visionnaire, un panafricaniste, un humaniste qui marqua notre Histoire.
Ils auraient dus ériger un monument rendant hommage au Président MASSAMBA – DEBAT, à défaut de lui accorder une tombe digne de son rang et de révéler la mystérieuse localisation de sa dépouille mortuaire.
Au lieu de cela, les griots de Mpila se sont livrés à l’adoration du Président SASSOU comme s’il était le créateur des Jeux Africains. Ils se sont enfoncés dans un culte méprisable de la personnalité jusqu’à débiter des inepties du genre : « le Président SASSOU a offert les Jeux, le viaduc et le stade de Kintélé comme des cadeaux à la jeunesse… ». Quel est donc ce type d’esprit mécréant qui parle de cadeau, de don du Président ? N’est-il pas du devoir d’un Président de prendre soin de son Peuple ?
Le Président a t-il construit le complexe sportif de la Concorde et organiser les Jeux avec son argent de poche ? Quelle est la nature de ce père de famille qui oblige ses enfants à lui dire Merci parce qu’il leur a donné du pain ? Que chaque Congolais puisse réfléchir à ces profondes questions.
Le second bémol d’ordre politique, porte sur la récupération politicienne éhontée et sur l’instrumentalisation orchestrée par le régime actuel de Brazzaville. Il est anormal qu’un évènement sportif international fasse l’objet d’une propagande des partis politiques, au point de constater que des militants portant des teeshirts et des drapeaux aux couleurs du PCT et de ses partis satellites s’activent dans un stade olympique.
C’est la première fois depuis Adolphe HITLER et Joseph STALINE qu’un évènement sportif international fasse l’objet d’un embrigadement politicien pour vénérer un homme et son système de prédation. Tout ceci parce que le Président SASSOU veut utiliser les Jeux Africains comme un « catapulte » pour se lancer dans la violation ostentatoire de la LOI et la consécration d’une monarchie familiale et clanique au Congo Brazzaville.
C’est parce qu’il a décodé les intentions présidentielles cachées et indignes, que le Peuple a offert au Président SASSOU une belle thérapie de désillusion populaire.
En effet, lors de l’ouverture des Jeux, le stade olympique de Kintélé a été le théâtre d’un bon message du Peuple. Le stade de 60.000 places a d’abord été occupé de moitié au début de la cérémonie, jusqu’au défilé des délégations sportives. Puis après la dernière délégation, celle du Congo, et le début de la vénération vouée au Président SASSOU par son discours de circonstance ; le Peuple a commencé à quitter les lieux sous les regards médusés du Président lui-même, de ses invités de marque et des griots de Mpila.
Ceux qui ont suivi les vraies images de cette cérémonie d’ouverture sur les réseaux internationaux AFNEX retransmis par TOP TV et AFRICA 24 reconnaitront la véracité de notre constat. Car Télé Congo, que plusieurs ont surnommé Télé Oyo ou Télé Foufou, avait reçu comme consigne de ne filmer que les portions où il y avait des spectateurs.
Au point où, lors du magnifique spectacle organisé par le Groupe Richard ATTIAS et Associés, le stade de Kintélé était occupé qu’au 1/5 de sa capacité en présence du Président SASSOU. Une véritable honte pour lui, devant ses frères Présidents Africains. Incapable de remplir un stade de 60.000 places seulement, qui peut encore douter que le Président SASSOU soit devenu très impopulaire de sa propre faute. Il est devenu la tâche qui souille les Jeux, vu que son image provoque la répulsion du Peuple quittant le stade olympique.
Comment peut-il en être autrement, dans un climat politique nauséabonde sciemment crée par lui-même et ses disciples ? Le message du Peuple a été très clair le 4 Septembre à Kintélé !
Le troisième bémol d’ordre économique, porte sur la confiscation ou mieux la privatisation des Jeux Africains de Brazzaville par la famille SASSOU. La restauration, les décorations, l’hôtellerie, les spectacles Richard ATTIAS, la sécurité ont été tous accordés aux sociétés appartenant aux membres de la famille présidentielle, comme le Groupe BENT’SI. Plusieurs sources nous révèlent que les 500 milliards FCFA dépensés pour organiser ces Jeux ont été le paroxysme du détournement systématique des fonds publics, car 55% de cette somme a fait l’objet de retro commissions virées dans les paradis fiscaux.
A titre d’exemple, le viaduc de Talangai de 6km a couté 106 milliards FCFA.
Qui peut croire qu’un kilomètre de cette route puisse coûter 18 milliards FCFA ? Une gigantesque escroquerie. D’autant plus, que la Côte d’Ivoire vient que construire un échangeur plus moderne à Abidjan avec les Japonais, un échangeur qui enregistre en moyenne un trafic journalier de plus 130.000 véhicules. Cet important projet d'un montant de 5,038 milliards de Yens, soit 27,7 milliards FCFA, est un don du Japon à la Côte d’Ivoire.
Toutes les activités de la Délégation Générale aux Grands Travaux depuis 10 ans doivent être auditées, il existe des énormités de mensonges et de détournements à y découvrir.
Quant à Télé Congo, c’est un drame national. Nous regrettons l’époque des Laurent BOTSEKE, Michael MBOUNGOU, Silvie KAKI, Péguy OSSIE, JC KAKOU, Joseph GABIO etc. Télé Congo est devenu une catastrophe visuelle, acoustique, intellectuelle. C'est dangereux de laisser des enfants suivre un tel abrutissement médiatique. Avec des personnes comme Boris ILLOY IBARA qui est plus approprié pour le camp militaire que pour le journalisme, il faut commencer par limoger tout le monde dans cette chaîne.
Il faut changer son statut, en faire un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial), recruter sur concours les meilleurs des meilleurs, des compatriotes républicains, mais pas des fanatiques d’un régime. Il faut des journalistes qui parlent soit français normalement, soit nos belles langues nationales, mais pas ce tâtonnement linguistique permanent, ces expressions mal comprises et mal dites, ces accents linguistiques surannés.
Il faut des journalistes et techniciens recyclés, formés aux USA, en France, en Chine, au Japon pendant 5 ans. Bref, il faut sauver Télé Congo, qui a atteint le paroxysme de l'amateurisme, du griotisme et du fanatisme
au changement de la constitution
Brazzaville, Steve OBORABASSI pour la Voix du Peuple