RENCONTRE CITOYENNE DU 26 FEVRIER 2015
Propos liminaire
Cadres et dirigeants des Partis de l’Opposition Congolaise,
Distingués invités,
Militants, militants et sympathisants,
Mesdames et messieurs,
La rencontre citoyenne de ce jour se focalisera sur cinq points, à savoir :
les accusations gratuites contre l’Opposition Congolaise suite à l’échec des Diables Rouges
le respect des droits et libertés fondamentales
la paix
la question constitutionnelle
l’alternance démocratique en 2016.
Le 15 décembre 2014, dans son adresse à l’opinion nationale et internationale, le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise rappelait que, dans les conditions actuelles du Congo, la convocation d’un vrai dialogue national inclusif était un impératif catégorique pour le peuple congolais qui aspire ardemment à une alternance pacifique, à la paix véritable, à la sécurité, à l’unité et la concorde nationales, à un mieux-être politique, économique, social, culturel et environnemental. Aujourd’hui, nous réaffirmons que ce dialogue est une exigence de survie collective, un passage obligé. Le salut du Congo en dépend.
Malheureusement, cet appel maintes fois lancé à l’endroit du président de la République, en vue de convoquer ce dialogue salvateur, a rencontré plutôt le mépris et l’entêtement de ce dernier à vouloir changer la Constitution du 20 janvier 2002, dans le sinistre dessein de briguer illégalement un troisième mandat en 2016.
Par ailleurs, un profond fossé s’est creusé entre le pouvoir en place et le peuple, du fait de la politique antipopulaire et antisociale conduite par le gouvernement : très faible accès des populations aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, électricité, alimentation saine, logement décent), chômage endémique, pouvoir d’achat très bas, vie chère, extrême pauvreté.
Sur le plan électoral, de par son système inique mis en place depuis 2002, le pouvoir viole allégrement le droit du peuple de se choisir ses propres dirigeants. Il est un secret de Polichinelle qu’au Congo les résultats électoraux sont truqués, préétablis et connus à l’avance. La tricherie électorale à grande échelle, jointe à la politique économique et sociale injuste et catastrophique du pouvoir expliquent les forts taux d’abstention des électeurs aux élections organisées dans notre pays depuis 2002.
Le 29 septembre 2014, lors du scrutin des élections locales, le chef de l’Etat a vécu de visu à Brazzaville, la désaffection de l’électorat par rapport au pouvoir et a exprimé publiquement sa très grande déception en évoquant les sommes astronomiques investies dans l’organisation des élections locales, pour une participation si faible. En effet, sur toute l’étendue du territoire national, 5% seulement des électeurs se sont rendus aux urnes. L’abstention a atteint le taux record de 95%.
Malgré ce rejet du pouvoir par les électeurs, le président de la République persiste dans une attitude autiste, s’enfermant dans sa tour d’ivoire où il aime n’entendre d’autres voix que la sienne, une voix fidèlement reprise par ses courtisans, les membres de son clan et ses hommes de main, apôtres du changement de la Constitution, de la conservation du pouvoir et de la monarchisation du pays. Ce choix contraste avec sa qualité de médiateur dans les crises sociopolitiques dans certains pays africains, qualité qui prédispose plutôt à l’écoute de toutes les parties, à l’écoute des autres. Le moment est plus que jamais venu pour le président de la République de revenir à la raison, à la lucidité et à la responsabilité. C’est maintenant qu’il faut convoquer le dialogue national inclusif et qu’il faut élaborer un calendrier rigoureux des différentes opérations pré-électorales et électorales. La déclaration du chef de l’Etat qui nous invite à travailler d’abord, doit concerner l’urgence de ce calendrier électoral car le temps nous est compté.
A. Des accusations gratuites contre l’Opposition congolaise suite à l’échec des Diables Rouges à la dernière Coupe d’Afrique des Nations
Les sports ont toujours unis les masses et les peuples, dans une liesse qui trouve son fondement dans le patriotisme. Le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise voudrait témoigner ici, au nom de tous les compatriotes réunis en son sein, toute la gratitude et la reconnaissance aux jeunes sportifs de notre équipe nationale, les Diables Rouges, pour avoir permis aux Congolais de revivre la liesse et le plaisir d’un bon football, le « football mathématique » comme aiment à le dire les spécialistes et, pour avoir redonné aux Congolais de renouer, après 43 ans d’absence, avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
Le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise est cependant indigné suite aux accusations gratuites du PCT (parti au pouvoir) contre l’opposition qui serait le cerveau penseur des inconduites de certains jeunes qui ont choisi la voie du vandalisme et du pillage, à la suite de la défaite des Diables Rouges face aux Léopards de la RD Congo.
Le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise qui connaît parfaitement la tactique du pouvoir à commettre des crimes et à les imputer à des innocents, fustige avec la dernière énergie ce genre d’accusations qui n’ont d’égales que celles formulées devant des drames dont ont déjà été victimes nos populations. Souvenons-nous des explosions du 04 mars 2012 ou de l’attaque héliportée du 16 décembre 2013 au domicile d’un officier de la force publique, le colonel Marcel NTSOUROU. Il faut que cela s’arrête.
Souvenons-nous :
des évènements de mars 1997 ;
des explosions du cinéma Star et de l’Aéroport Maya-Maya ;
des disparus des couloirs humanitaires dont ceux du Beach de Brazzaville.
Le Collectif proclame que le président de la République sait que ce sont les faucons du pouvoir qui sont les commanditaires des troubles occasionnés à Brazzaville, Oyo, Owando, Makoua, Ewo, Pointe-Noire, etc.,, à la suite de la défaite des Diables Rouges et, que cela fait partie de leur agenda caché qui consiste à créer des troubles dans le pays pour se donner le prétexte d’intervenir militairement. Le peuple congolais n’est pas dupe. Il les surveille étroitement et ne se laissera pas faire.
Le pouvoir doit arrêter de distraire le peuple mais il doit tout mettre en oeuvre pour convoquer, dès le mois de mars, un dialogue inclusif pour régler, dans le consensus, les épineux problèmes de la gouvernance électorale en vue d’une alternance apaisée en 2016.
B. Du respect des droits et libertés démocratiques
Notre Constitution comporte une charte des droits et libertés fondamentaux, en son titre II articles7 à 42, une charte qui explicite la sacralité de la personne humaine, ses droits et ceux des associations auxquelles elle peut appartenir. Il s’agit de la rendre effective. Il est cependant triste de constater que le pouvoir persiste dans le non-respect des droits de la personne humaine. Qu’il s’agisse du droit d’association, du droit de propriété que de la liberté d’expression, la liberté d’entreprendre et/ou de la liberté de circulation, le chapelet est lourd de violations commises par le pouvoir. Les mesures liberticides à l’encontre des médias privés et des journalistes, les écoutes téléphoniques, les agressions physiques et attaques aussi bien à armes blanches que létales sur les militants et sympathisants des partis de l’opposition congolaise, les liquidations extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, le banditisme d’agents de la force publique qui se livrent à des actes à des actes délinquants, tout cela n’honore pas notre pays et ses gouvernants.
Le Collectif des partis de l’opposition est convaincu que le pouvoir est en train de rechercher l’étincelle qui embraserait le pays, lui qui a pris l’option de tout interdire, et les réunions dans les espaces publics et les retrouvailles dans les domiciles privés. Le Collectif invite le peuple congolais, les militants et sympathisants des partis membres à ne pas céder à la provocation et à rester vigilants et mobilisés pour arrêter les exactions et les dérives du pouvoir.
C. De la paix
Chaque jour, le pouvoir en place argue d’être le faiseur de paix.
Peut-on parler de paix lorsque les dirigeants du pays ne respectent pas les lois et règlements de la République et violent dans l’impunité totale la Constitution de notre pays ?
Peut-on parler de paix lorsque le pouvoir continue de recruter des mercenaires, d’entretenir des milices et d’importer massivement les armes et munitions de guerre, des armes chaque jour exhibées publiquement par les patrouilles diurnes et nocturnes pour installer la psychose dans l’esprit des paisibles populations, des armes qui désormais hantent le peuple dans tous les espaces publics (rues, marchés, bars-dancings, etc.,) ?
De 1997 à ce jour, de nombreuses carrières ont été brisées, aussi bien sur le plan civil que militaire. De nombreux biens ont été spoliés ou détruits. Tourné uniquement vers l’intérêt du clan, le pouvoir a oublié toutes les victimes liées à son accession violente au pouvoir en 1997 et à son maintien à travers les guerres et les répressions qui s’en sont suivies.
Le pouvoir a été incapable d’apporter la justice et les réparations nécessaires aux victimes malgré l’importance des moyens générés par la rente pétrolière. Le pouvoir voulait se venger contre le peuple et il s’est vengé. Le pouvoir voulait aussi humilier le peuple et il l’a humilié, non seulement par le manque de justice mais aussi par l’exhibition ostentatoire des richesses mal acquises pendant que le peuple à qui il demande de travailler « encore et toujours » peine à rallier les deux bouts du mois.
Le pouvoir peut évaluer son oeuvre pour la paix et la réconciliation nationale. Le président Sassou-Nguesso n’a pas apporté de paix au Congo, le pays est malheureusement plus divisé qu’avant son arrivée. Il est un secret de Polichinelle que le Congo est bien divisé de par les sphères de préférence du pouvoir.
Le pouvoir a simplement oublié le dicton populaire qui proclame : « Il faut se méfier de la paix en trompe-l’oeil. Il faut savoir que celui qui porte un panier à oeufs ne provoque pas la bagarre avec les voisins ». Et comme disent les espagnols : « Celui qui a une maison en toit de verre, ne jette pas la pierre sur le toit du voisin ».
Le pouvoir a dix-huit mois pour dialoguer, pour apaiser, pour réconcilier, pour réparer. Le dialogue, c’est maintenant. L’instauration d’une certaine « paix des coeurs » et d’une certaine « tranquillité des esprits » aussi.
Le Collectif invite les patriotes congolais à prendre conscience de la situation de notre pays et à se battre pour un règlement pacifique de la crise. Donnons-nous le mois de mars pour rendre possible tout cela.
D. De la question constitutionnelle
Il faut dire que le rêve du président de la République s’est évanoui. Les Congolais se sont rendus compte qu’il voulait se considérer comme un être exceptionnel, au-dessus des lois et règlements de notre pays, en violant littéralement la Constitution qui fixe clairement le nombre de mandats présidentiels à deux, l’âge maximum pour être candidat à l’élection présidentielle à 70 ans et énonce explicitement en son article 185 alinéa 3 qu’on ne peut réviser la Constitution en ce qui concerne le nombre de mandats.
Coincé par ce triple verrouillage, le pouvoir a bâti une stratégie assise sur le folklore, l’instrumentalisation et la manipulation des populations. Cette stratégie voulait faire croire que le président de la République ne s’était pas encore prononcé, comme d’ailleurs aucune autre institution, mais que c’est le peuple qui demandait le changement de la Constitution. Quel citoyen dans notre pays ne s’imagine pas que la Constitution court le risque d’être violée par les tenants du pouvoir pour y rester et aller à la monarchisation de notre pays où le pouvoir se transmettrait, non par voie démocratique, mais par le truchement biologique et génétique ?
Qui peut oublier en cela les déclarations dans lesquelles le président de la République développait les thèses du genre : « l’exercice démocratique exclut la limitation de mandat et qu’un peuple peut choisir un dirigeant autant de fois qu’il le veut pourvu que les élections soient libres, démocratiques et transparentes ? ». C’est dans ce cadre qu’il a eu à comparer sa situation avec celle de la Chancelière Angela Merkel, oubliant qu’en Allemagne, il y a limitation des mandats présidentiels à deux. C’est surabondamment dans ce cadre qu’aux Etats-Unis d’Amérique, il a développé la thèse sur le changement de la Constitution congolaise qui aurait atteint ses limites, oubliant de révéler que c’est plutôt lui qui avait atteint la limite d’âge fixée par la Constitution.
Malheureusement, cette campagne n’a même pas convaincu ses partenaires politiques et, les masques sont tombés. Le projet de changement de Constitution est rejeté par l’écrasante majorité des partis politiques congolais, y compris ceux de la mouvance présidentielle : le MCDDI de feu Bernard KOLELAS, le RDD de Joachim YOMBHY OPANGAULT, le RDPS de feu Jean-Pierre Thystère TCHIKAYA, le MUST de Claudine MUNARI, le MAR de feu Jean-Baptiste TATI-LOUTARD, le CNR de Frédéric BINTSANGOU alias NTUMI, le MSD de Blanchard OBA et l’UP de Jean-Martin BEMBA.
Plusieurs autres partis de la mouvance présidentielle ont, par politesse, choisi de ne pas se prononcer maintenant. L’opinion sait en réalité que ces partis sont opposés au changement de la Constitution.
Que dire du rapport on ne peut plus clair du Bureau Politique du PCT qui annonce clairement que le Constitution du 20 janvier 202 ne prévoit aucun mécanisme de changement !
Que dire de Charles Zacharie BOWAO, un éminent membre du bureau politique du PCT qui, dans une synthèse faite dans la lettre qu’il a adressée au président de la République, énonce que « la démarche de changement de la Constitution du 20 janvier 2002 est juridiquement infondée, politiquement désastreuse et socialement explosive » !
Plusieurs voix comme celle d’OKOMBI SALISSA, un autre membre du bureau politique du PCT, se sont fait entendre contre le changement de la Constitution.
Bref, le peuple congolais n’a jamais demandé le changement de Constitution, surtout pas pour permettre au président de la République actuel de briguer un troisième mandat. Le peuple ne demande qu’une sortie paisible et sereine, en 2016, de son président parvenu en fin de ses deux mandats constitutionnels
Il est bon de signaler qu’aussi bien à l’occasion du Sommet de l’Elysée (France) les 5 et 6 août 2013 qu’au sommet des Etats Unis d’Amérique, dans la même période en 2014, sans omettre le sommet de la Francophonie tenu à Dakar en fin d’année 2014, les chefs d’Etat africains qui y ont pris part, ont été rappelés, par leurs pairs François HOLLANDE et Barack OBAMA, au respect des Constitutions de leurs pays respectifs, à l’obligation de l’alternance démocratique comme facteurs de paix, de développement et de sécurisation de l’Afrique.
De même, au dernier sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, le Secrétaire Général de l’ONU a rappelé aux dirigeants africains de ne pas s’accrocher au pouvoir, appuyant en cela le propos de son représentant en Afrique Centrale, Monsieur Abdoulaye BATHILY, qui a déclaré « qu’on n’a pas besoin de modifier la Constitution d’un pays pour simplement maintenir un individu à la tête du pays » (…) et « que si la vie d’un pays dépend d’un seul individu, cela veut dire que ce pays est en danger ».
Il n’y a pas plus édifiant que d’entendre le représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Afrique Centrale indiquer que « pour un président qui a exercé un, deux mandats dans le cadre d’une Constitution, s’il s’avère nécessaire de modifier une Constitution, il ne peut y avoir d’effet rétroactif qui lui permette de dire que l’ancienne Constitution doit être mise de côté et que lui doit reprendre un nouveau mandat, deux mandats. Cela n’a pas de sens.»
Bref, tout ceci illustre que le médiateur « international » Denis Sassou-Nguesso est mis au ban de la communauté internationale, dans son entêtement de violer la Constitution sur laquelle il a prêté le serment de la défendre et de la respecter, dans sa farouche volonté de refuser à son pays une alternance apaisée et sereine en 2016.
Tout compte fait, le débat actuel soutenu par le pouvoir est un faux, un divertissement par lequel on veut occulter le véritable problème qui se pose à la classe politique congolaise et aux populations qui veulent se choisir librement leurs propres dirigeants, c’est-à-dire la question de l’alternance démocratique.
E. De l’alternance démocratique en 2016
Il sied de rappeler que le principe de la limitation des mandats présidentiels à deux est un des précieux acquis de la Conférence Nationale Souveraine. Un acquis pour garantir l’alternance démocratique, éradiquer toute possibilité de retour aux régimes d’exception et permettre la consolidation de la démocratie.
Aussi, tout Congolais devrait-il ne pas oublier que le président Denis Sassou-Nguesso a été l’un des fervents défenseurs de la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes. Dans le cadre de ce combat qui l’avait illustré lorsqu’il était à l’Opposition, Denis Sassou-Nguesso avait eu à écrire au président français, Jacques Chirac, au président américain Bill Clinton et à l’icône mondiale Nelson Mandela afin d’obtenir le soutien de la communauté internationale pour la garantie de la transparence des élections dans notre pays. Dans ce cadre, il avait été cosignataire d’un mémorandum par lequel les opposants de l’époque revendiquaient et avaient obtenu la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante.
Malheureusement, depuis son retour au pouvoir par les armes en 1997, aucune élection libre, démocratique ni transparente n’a été organisée dans le pays. Il ne veut plus entendre parler de commission électorale véritablement indépendante, prétextant que dans tous les pays du monde ce sont les gouvernements qui organisent les élections. Pire, il ne veut pas, lui qui est
médiateur « international », dialoguer avec ses opposants. Et pourtant, il se plaît à rencontrer les opposants des autres pays pour se donner une image extérieure de grand démocrate.
Il ne peut vouloir de la transparence électorale parce qu’il tient à se servir de son système inique pour prétendre conduire les populations congolaises vers une issue préétablie et bien connue pour le changement de la Constitution afin de se maintenir au pouvoir.
Son système électoral est caractérisé par :
un corps électoral jamais maîtrisé depuis 2001, le gouvernement ne respectant jamais les textes en vigueur dans notre pays, lesquels prescrivent d’organiser un recensement administratif chaque année ;
des mascarades de concertations, organisées à Brazzaville, Ewo et Dolisie et dont les recommandations n’ont jamais été appliquées.
Comment alors peut-on aller, dans ces conditions, à une élection libre, démocratique et transparente en 2016.
Le problème de la gouvernance électorale doit être, dès à présent, notre principale et fondamentale préoccupation. Sur ce créneau, il convient de noter que notre pays est à moins de 500 jours de la tenue du 1er tour de l’élection présidentielle de 2016. Dans cette perspective, le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise s’indigne et dénonce le recensement clandestin engagé par le pouvoir, recensement dont il exige l’arrêt immédiat. Le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise en rejette d’avance les résultats.
Pour une élection libre, démocratique et transparente, le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise exige :
la convocation sans délai un vrai dialogue national inclusif pour analyser la situation politique préoccupante actuelle et y trouver des solutions consensuelles et adéquates ;
la résolution de l’épineuse question de la maîtrise du corps électoral ;
le règlement de l’importante question de la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante ;
l’élaboration d’une nouvelle et vraie loi électorale ;
la mise en oeuvre d’un financement juste et équitable des campagnes électorales ;
la mise en oeuvre des mesures promouvant le libre accès de toutes les sensibilités politiques aux médias publics et la libre circulation de tous les acteurs politiques sur toute l’étendue du territoire national ;
le d’écrêtement de la neutralité de tous les personnels commis à l’administration des élections et de tous les éléments de la force publique commis à la sécurisation du processus électoral ;
l’élaboration d’un chronogramme des opérations pré-électorales, électorales et post-électorales liées à l’élection présidentielle de 2016.
L’alternance démocratique est l’un des piliers de la démocratie. L’alternance apaisée en 2016 suppose que, dès maintenant, les conditions permissives d’une élection juste et transparente soient remplies.
En tirant les leçons du passé et compte tenu de l’extrême gravité des crimes commis au Congo : crimes de sang, crimes économiques, crimes contre l’humanité, il est indispensable, pour la paix dans le pays, qu’un dialogue véritable soit organisé au mois de mars prochain, aux fins d’élaborer les nouvelles règles de la gouvernance électorale et d’accompagner la sortie sans heurts du président Denis Sassou-Nguesso en 2016.
L’entêtement, le silence méprisant, l’accumulation et la distribution des armes de guerres, le recrutement de mercenaires et de nombreux miliciens, la mise en place d’un système de peur, d’intimidation et de chantage au moyen des services de sécurité et de la propagande pour annihiler tout risque de contestation ou de manifestations, tout cela n’apportera au pouvoir ni l’innocence perdue à travers les différents crimes, ni la perpétuation au pouvoir. Seul le dialogue est l’unique solution attendue par tout le peuple congolais, jaloux de sa paix et de sa démocratie.
Le Congo, pour avoir signé des chartes et des conventions internationales et/ou continentales promouvant les valeurs démocratiques, a souscrit au respect du principe de l’alternance démocratique.
Fort de cela, le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise prend à témoin la communauté nationale et internationale devant le refus obstiné du président de la République de convoquer un dialogue, avant la fin du mois de mars 2015, en vue de réunir toutes les conditions d’une élection transparente, juste et équitable en 2016.
Le Collectif des Partis de l’Opposition congolaise appelle le peuple congolais à la vigilance et à barrer le route à toutes velléités de coup d’Etat constitutionnel.
Le Collectif des Partis de l’Opposition Congolaise félicite les partis politiques, les associations et les personnalités qui ont eu le courage de dire Non au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 et invite les hésitants à faire autant, pour le triomphe de la démocratie dans notre pays.
Le Collectif invite la Communauté internationale à soutenir le peuple congolais dans son combat pour le respect de l’ordre constitutionnel.
Vive le Congo !
Vive la démocratie !
Fait à Brazzaville le 26 février 2015
Le Collège des Présidents